Photo : Slimene S.A. Le dernier groupe de pèlerins a regagné, avant-hier, l'Algérie à bord d'un avion de la compagnie Saudi Airlines. Après un blocage qui a duré plus d'une semaine, certains citoyens algériens se sont retrouvés sans gîte et sans couvert car la date du retour au pays est arrivée à échéance alors qu'ils se trouvaient toujours dans les salles d'embarquement à l'aéroport de Djeddah. Cette année, certains candidats à la Omra se souviendront toute leur vie des vicissitudes vécues sur les Lieux Saints de l'Islam. D'aucuns affirment qu'ils sont restés cinq jours et cinq nuits dehors à dormir dans les hangars de l'aéroport et ne trouvant rien à mettre sous la dent. C'est le cas de la famille Loucif partie en groupe avec l'agence Bicha de Blida. Cette dernière sous-traite avec d'autres agences qui n'ont pas d'agrément. Chaque année, le même problème surgit avec les voyageurs du fait que l'agence en question n'obtient toujours pas le OK du retour. Conséquence, plusieurs personnes qui ont accompli la Omra avec ces agences se retrouvent bloquées pendant plus d'une semaine à l'aéroport de Djeddah, attendant désespérément qu'un avion vienne à leur secours. Cette famille composée de quatre personnes, deux femmes et deux hommes (tous âgés entre 60 et 70 ans), a déposé plainte à Djeddah contre l'agence Bicha au niveau de l'Office national du Pèlerinage et de la Omra (ONPO). Le patron de l'agence s'est ravisé en promettant une prise en charge totale jusqu'à l'arrivée de l'avion. Face à l'incertitude, les pèlerins ont refusé de retourner dans les hôtels car dans les salles d'embarquement c'était la cacophonie. Les pèlerins se bousculaient en se frayant un chemin à coup de coudes pour arracher le OK de l'embarquement. Deux des quatre membres de la famille Loucif ont pu embarquer, les deux autres ont été conviés à descendre de l'avion faute de place. Ce n'est qu'avant-hier, dernier vol, qu'ils ont pu rejoindre l'Algérie. Selon Cheikh Berbara, directeur général de l'Office national du Pèlerinage et de la Omra (ONPO), cette année il a été constaté un nombre important de citoyens ayant fait le déplacement à La Mecque. Ils sont plus de 600.000 hadjis, un record. M. Berbara impute les problèmes rencontrés au manque de professionnalisme de certaines agences de voyages. «Ces dernières ont carrément abandonné les voyageurs à leur sort», a- t-il déclaré en marge de la journée d'étude sur le Hadj à Dar El Imam. D'autres agences, par contre, ont pu contrecarrer les difficultés en faisant face aux impondérables du déplacement des citoyens après l'accomplissement de la Omra. A l'image de l'ONAT, selon un responsable qui veut garder l'anonymat, les voyageurs, bien que très nombreux par rapport aux années précédentes, ont été satisfaits quant à la prise en charge du transport et de l'hébergement. Idem pour certaines agences privées. Ces 44 hadjis ont été enchantés d'avoir accompli une Omra sans problème hormis la fatigue. Cependant, le non-professionnalisme d'autres agences a créé une cacophonie telle que l'aéroport de Djeddah a été submergé. «Ainsi, les 80 passagers de cette ont été transportés avant-hier par la compagnie Air Algérie», affirmera le DG de l'Agence Nouria Voyages et Tourisme. Un autre représentant de cette agence soutient qu'il n'existe pas de voyages sans les petits soucis et les imprévus. Il raconte que plusieurs fois, des personnes âgées notamment, s'égarent à l'intérieur même de l'aéroport. «Quoiqu'on fasse, quoiqu'on prenne comme précautions, les petits ennuis surgissent quand même», a indiqué ce représentant.