Photo : Mahdi I. Tous les paramètres de préservation des richesses de l'Algérie en faune et en flore ont été intégrés d'une «manière systématique» dans ses programmes et plans de développement, a affirmé le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans une contribution écrite dans la revue Satoyama publiée par la Convention onusienne sur la biodiversité. Cette revue écologique, parue à l'occasion de la réunion de haut niveau sur la biodiversité tenue à New York lors de cette 65e session de l'Assemblée générale de l'ONU, a publié également des contributions rédigées par 40 personnalités mondiales, dont notamment le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, le président tunisien, M. Zine El-Abidine Ben-Ali, le Premier ministre japonais, le président de la Banque mondiale et le président de la Commission européenne. Dans sa contribution, le chef de l'Etat a souligné qu'«à l'instar des autres pays du Sud, dont elle partage les insuffisances mais aussi, fort heureusement, les atouts, les objectifs et les aspirations à un développement économique durable, l'Algérie n'a eu de cesse de plaider en faveur de la sauvegarde, de la valorisation des ressources biologiques et du partage équitable des bénéfices qui en découlent». «Notre stratégie nationale pour l'utilisation durable de la diversité biologique (1997), notre Plan national d'action pour l'environnement et le développement durable (2002) et notre Schéma national d'aménagement du territoire (2007) visent tous ensemble la protection et la conservation des espaces d'intérêt bio-stratégiques et écologique majeurs», a-t-il expliqué. A cet effet, le président de la République a ajouté que «des plans de gestion spécifiques à chaque type d'écosystème que recèle la vaste étendue de notre pays (zones humides, milieux steppiques, forestier, montagneux, saharien, agricole, marin et côtier) sont également mis en œuvre à tous les niveaux et par tous les acteurs de la vie publique». C'est ainsi, a-t-il précisé, que le Centre national de développement des ressources biologiques, chargé, entre autres, de la réalisation d'une banque de données sur le patrimoine biologique, est venu «renforcer les institutions en place dans leur mission de sauvegarde de notre patrimoine», ajoutant que cette mission est également prise en charge par la mise en place d'un vaste réseau d'aires protégées et de parcs naturels, de musées marins et également à travers la promotion des savoirs traditionnels». Sur ce point, le président Bouteflika a cité le système d'irrigation traditionnel des foggaras, pour le partage communautaire des eaux souterraines dans les oasis qui est, a-t-il expliqué, «un héritage ancestral jalousement gardé par mes compatriotes dans le Sud algérien qui contribue de manière substantielle à la sauvegarde de la vie dans ces milieux fragiles». «Ces foggaras illustrent d'une manière éclatante une gestion démocratique et combien juste d'une denrée si rare dans les zones sahariennes qui avaient accueilli jadis tant de civilisations», a-t-il dit relevant que «leur classification par l'Unesco en tant que patrimoine mondial à laquelle nous nous attelons actuellement, ne sera que justice». Par ailleurs, les deux parcs nationaux de l'Ahaggar et Tassili, d'une superficie de 452.000 km2, «représentent la plus vaste zone protégée contiguë d'Afrique et un site d'intérêt mondial pour la préservation de la biodiversité de l'écosystème du Sahara central», a-t-il écrit. Au-delà de l'importance qu'ils revêtent pour l'équilibre environnemental, a-t-il poursuivi, «ces espaces protégés offrent toutes les opportunités de développement d'un éco-tourisme qui générera, à coup sûr, des bénéfices aux populations locales, tout en sauvegardant notre patrimoine en faune et flore». Cet intérêt s'est traduit, a relevé le chef de l'Etat, «par d'importants investissements publics dans la valorisation et la gestion des sites et la formation et l'encadrement de guides autochtones». «Il est indéniable que les efforts consentis par l'Etat algérien ne peuvent, à eux seuls, répondre à la complexité et à la transversalité de la menace de la perdition de cette ressource vitale que représente pour nous la diversité biologique, complexité et transversalité qui exigent un engagement et une participation concertée et active de l'ensemble des acteurs économiques et sociaux, y compris de la société civile», a ajouté le président de la République. Il a indiqué que «le sens de la responsabilité partagée, l'appropriation des actions de préservation et la mobilisation de tous ces acteurs contribueront, je l'espère, au changement des attitudes et des comportements préjudiciables à notre environnement» en considérant que «c'est à ce prix que l'éco citoyenneté deviendra une véritable culture et un pas décisif vers la bonne gouvernance». Par ailleurs, il a noté que «le caractère transnational des risques environnementaux exige une réponse concertée internationale, régionale et bilatérale sous la forme d'une coopération multidimensionnelle, dont des retombées seront également bénéfiques sur le développement économique des pays les plus vulnérables». «Il est clair que la communauté internationale est décidée, aujourd'hui, plus que jamais, à apporter des solutions concrètes et durables aux problèmes que nous vivons», a noté le président Bouteflika, estimant que «l'intégration de la lutte contre la dégradation de la diversité biologique dans les OMD illustre bien cette détermination». «De même que l'Année internationale de la biodiversité que nous célébrons en 2010 et notre sommet de septembre à New York, dédié à la diversité biologique, ne sont que quelques preuves de cet engament infaillible envers notre planète», a-t-il relevé. Le chef de l'Etat a avancé que la 10e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique, prévue au Japon en octobre, «sera sans nul doute une occasion supplémentaire pour nos pays de faire le bilan des actions entreprises jusque-là, d'intégrer des correctifs nécessaires et de préparer l'avenir». A ce propos, il a rappelé que «l'Algérie a été parmi les pays ayant activement contribué à la mise en œuvre de ces précieux instruments qui ont nécessité un long processus de maturation», citant les trois conventions dites de Rio «qui ont couronné les travaux du Sommet de la Terre en 1992 et équitablement défini les responsabilités et les engagements de chacun de nos pays dans la protection de la diversité biologique, la lutte contre la désertification et la lutte contre le changement climatique, selon les principes cardinaux de la responsabilité commune mais différenciée et de l'équité». Pour le président de la République, «les pays développés ont le devoir de s'engager pleinement dans l'émergence d'une économie mondiale verte en raison, d'une part, de leur responsabilité historique dans la situation actuelle et, d'autre part, parce qu'ils détiennent à eux seuls, le monopole du savoir, de la technicité et des finances pour ce faire». «En dépit du fait qu'ils possèdent les plus grandes réserves mondiales en ressources biologiques, les pays en développement, notamment ceux du continent africain, font face aujourd'hui à de nombreux problèmes dont, entre autres, l'insécurité alimentaire et l'absence d'une couverture sanitaire adéquate», a-t-il observé.