« D'où avez-vous obtenu cela ? » (Min Ayna laka hada ?). Cette fameuse question galvaudée dans les années 1980 semble inspirer la candidate à la présidentielle du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Jeudi, lors de son meeting électoral à Blida, elle a promis, si elle est élue présidente de la République, de demander des comptes à ceux qui se sont enrichis avec l'argent du peuple. La candidate qui a fait le plein à la salle omnisports Baâziz, s'est, à l'occasion, engagée à récupérer tout l'argent détourné à l'étranger. En outre, les 200 milliards de dollars qui se trouvent, selon elle, dans des banques étrangères, seront rapatriés. « Cet argent devra être recouvré par la Banque d'Algérie et sera investi dans des projets au profit du peuple », a promis Louisa Hanoune qui compte également revoir tous les contrats signés par les entreprises Sonatrach et Sonelgaz avec les firmes étrangères. Pour la candidate du PT, l'Algérie est à la croisée des chemins. « Le parti unique durant ses 50 années de gestion a prouvé son incapacité à mettre en place une bonne gouvernance des institutions. Celles-ci sont livrées à la corruption. Il faut un nouvel horizon pour cette société algérienne qui a trop patienté pour avoir une vie meilleure. Faisons du 17 avril un rendez-vous avec notre destin », a lancé Louisa Hanoune. Après avoir abordé les volets économique et social en promettant de réhabiliter les sociétés étatiques dissoutes par le programme de privatisation, la candidate s'est attaquée, sans le citer, à un de ses adversaires à la course au palais d'El-Mouradia. « Le 17 avril prochain, il faudra que le peuple algérien barre la route à ceux qui sont engagés pour servir les intérêts de la France et des Etats-Unis. Il y a un candidat qui n'est là que pour appliquer les directives de ces deux pays qui veulent accaparer les richesses de l'Algérie. Il menace les Algériens de transformer l'Algérie en un nouvel Ukraine s'il n'est pas élu ». Abordant le volet de la politique internationale, Louisa Hanoune s'interroge sur la visite du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, à Alger en pleine campagne électorale. Pour elle, il s'agit d'une intimidation pour faire pression sur l'Algérie afin d'annuler règle des 51/49 du code des investissements pour permettre aux multinationales de transférer les milliards de dollars engrangés en l'Algérie. « Il ne faut pas croire que la visite de Kerry a pour objectif d'inciter l'Algérie à jouer l'intermédiaire pour apaiser la tension entre le Qatar et l'Arabie saoudite. En fait, elle a une autre visée, la spoliation des richesses des Algériens », a-t-elle affirmé avant d'achever son discours en lançant à l'assistance : « faisons du 17 avril une journée de la victoire, de la naissance de la 2e République ».