« La responsabilité de la crise que vit Ghardaïa incombe à l'Etat, car il a failli à ses responsabilités », a déclaré, hier, Ali Benflis lors de son déplacement dans cette wilaya. « Gouverner, c'est prévoir. La prospective et la planification sont importantes en termes de gestion », a-t-il rappelé à Metlili, en promettant de solutionner « cette crise s'il est élu ». « Je reviendrai et je ne repartirai pas sans avoir éteint le feu de la fitna, sachant que la crise a atteint un stade intolérable », a-t-il estimé. M. Benflis se dit capable de trouver les bonnes réponses aux préoccupations locales. Selon lui, il faut y remédier non pas par de fausses promesses, mais par une volonté sincère de changement, précisant que « l'Etat est le seul responsable de la sécurité des personnes et des biens ». De ce fait, pour l'ancien chef de gouvernement, imputer cette crise à une main étrangère est totalement faux, « d'autant plus que les habitants de Ghardaïa ont fait preuve de beaucoup de patriotisme, à l'instar de tous les Algériens ». Le candidat a tenu à souligner que « les solutions de replâtrage ne régleront en rien le problème ». Il a plaidé pour une implication totale des autorités concernées pour le retour de la paix. A Bounoura où il a été chaleureusement accueilli, il a promis de faire de son mieux pour que « Ghardaïa blessée » renoue avec la paix d'antan. Selon lui, les événements de Ghardaïa ne sont pas d'ordre ethnique, mais plutôt démocratique. « Le tout-sécuritaire ne règlera pas à lui seul la crise. Il faut des solutions sociales, politiques et économiques », a-t-il dit. M. Benflis a déclaré à l'assistance qu'il instaurera un nouveau système dans lequel la jeunesse aura toute sa place. « La sincérité reste le maître mot », a-t-il rappelé, appelant les responsables ayant échoué dans leur mission à reconnaître leur échec. « J'irai jusqu'au bout » Jeudi dernier, Ali Benflis s'est rendu à Sidi Bel-Abbès et Tlemcen où il a eu droit à un accueil chaleureux de la population. Au niveau de la première wilaya, il a notamment insisté sur le besoin d'impliquer tous les courants politiques autour d'une base consensuelle qui « n'exclut personne ». Il a mis l'accent sur la jeunesse, « victime de la démocratisation de la consommation de la drogue et de la corruption ». Une situation qui résulte essentiellement de la perte d'espoir engendrée par la « hogra ». Le candidat à la magistrature suprême dira que les jeunes sont dans l'impasse à cause de l'absence de l'Etat. « Les politiques gouvernementales ont montré leurs limites avec le gaspillage des deniers publics », a-t-il relevé. Les gestionnaires ont échoué à trouver des réponses aux besoins socioéconomiques des jeunes, ce qui a engendré une fracture sociale, poursuit-il. Selon M. Benflis, « mieux considérer les jeunes et leur permettre d'être aux commandes du pays peut constituer un gage de réussite ». Il a promis de hautes fonctions aux jeunes. Il a affirmé que s'il est élu le 17 avril, « il dirigera le pays pour une durée limitée », affirmant qu'il « n'est pas un dictateur et encore moins un aventurier ». « On ne fait pas dans la chasse aux sorcières. La fitna trouve sa source dans la corruption », a-t-il soutenu, précisant que « l'insulte est un signe de faiblesse ». A Tlemcen, il a adopté un discours moins virulent. Il a déclaré que « l'exclusion résulte des multiples constitutions mises en place depuis l'indépendance ». Il a tenu à répondre à ceux qui affirment que le terrorisme est la création de l'école, en disant que « ce jugement est injuste ». M. Benflis se dit convaincu que le changement est possible par les urnes et non par la violence. « J'irai jusqu'au bout pour relever le défi », a-t-il affirmé. Dans l'après-midi d'hier, Benflis a animé un meeting à Laghouat. Lors de son speech, il a déclaré que la prochaine présidentielle constitue un tournant décisif pour le pays. Il insistera sur la nécessaire neutralité de l'administration, en soutenant que « détourner un bulletin c'est haram et les agents chargés du contrôle, s'ils ne dénoncent pas la fraude, font aussi dans le péché ». Il a également démenti la rumeur qui lui octroi l'intention de mettre fin aux dispositifs de soutien à l'emploi. « Cette rumeur a été distillée dans un but malsain », dira-t-il. Pour clore son meeting, il lancera un appel à l'assistance : « Aidez-moi à débarrasser le pays de la maffia politico-financière. »