Les élections locales, qui se déroulent aujourd'hui en Turquie, sont cruciales pour le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, qui fait face, ces derniers temps, à une contestation populaire et à des accusations de corruption argumentées par des enregistrements sonores mis en ligne. Ne jouissant plus du soutien de la confrérie religieuse de Fethullah Gülen, ces municipales représentent un référendum. Contre lui ou en sa faveur. Le Parti de la justice et du développement (AKP), sa formation, est donné gagnant. Même si son score pourrait baisser en dessous des 38,8% obtenus lors du dernier scrutin municipal de 2009. Un résultat qui serait considéré comme une défaite pour cette formation au pouvoir depuis 2002. M. Erdogan a, lui-même, mené la campagne électorale à Istanbul où les résultats s'annoncent serrés. Une vaste campagne électorale a également eu lieu à Ankara. En cas de défaite dans ces deux villes, l'homme fort de la Turquie pourrait être contraint de renoncer à briguer le fauteuil de président de la République en août prochain. Pour éviter toute fraude, des dizaines de milliers de citoyens turcs se sont mobilisés.