L'errante saharienne, la femme à la recherche de Dieu à travers l'Islam, a laissé de très belles pages et des récits faisant par de sa quête dans la voie soufie. Isabelle Eberhardt décède à la fleur de ses printemps (27 ans à peine). Cette native de Suisse avait trouvé la mort à Aïn Sefra. Elle a découvert la religion musulmane une fois installée en Algérie en même temps que les zaouïas où l'on enseigne un Islam et une connaissance suprême de Dieu. Considérée comme une personne singulière et étrange par ses contemporains et la population européenne de l'époque, la jeune femme a subi par les médias des pressions qui n'ont pas eu d'impact sur sa foi et sur sa production littéraire. Sillonnant les régions du Sud algérien sous le nom de Si Mahmoud, l'étonnante rêveuse a côtoyé les populations de l'arrière pays algérien adoptant la ferveur des populations pour un Islam tolérant, proche de la créature humaine et de toutes les créatures. Celui des zaouïas considéré par l'administration coloniale et la population française comme étant un folklore. Dès sa première approche avec la nouvelle religion, elle sera saisie par la certitude et la lumière qui émane des maîtres spirituels côtoyés enseignant un Islam universel. « Un soir d'été en entendant la voix du muezzin, je sentis une exaltation sans nom emporter mon âme vers les régions ignorées de l'extase. Pour la première fois je murmurais avec leur foi inébranlable Allahou Akbar. J'allais me prosterner dans la poussière... Je n'étais plus seule en face de la splendeur triste des mondes.» La confrérie Quadrirya émanant du maître soufi Sidi Abdelkader El Jilanni, donnera lieu à la jeune femme de s'ouvrir et de s'imprégner de la lumière des vieux Soufis du sud. Alors tous ses gestes, ses pensées, sa manière de vivre, ses paroles n'auront d'inspiration que l'Islam.. Isabelle Eberhardt épousera la cause des Algériens contre les colonisateurs. Ce qui lui vaudra d'être exilée d'Algérie vers la ville de Marseille, un facteur de troubles, ses fréquentations de zaouïas suscitaient la méfiance des colonisateurs français ! Exilée à Marseille pendant un an pour cause de «trouble à l'ordre public dans les territoires du sud». Elle laisse des écrits de belle facture et un destin des plus mystérieux qui un siècle après continue de susciter des interrogations.