Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé que la décision de la Commission européenne de ne pas envoyer d'observateurs pour superviser l'élection présidentielle du 17 avril pourrait être motivée par « d'autres raisons que la date tardive de l'arrivée de l'invitation » du gouvernement algérien. « L'Union européenne a fait des choix souverains et nous sommes également souverains dans nos choix, mais la non-présence de l'Europe n'est pas un handicap », a indiqué M. Lamamra à des journalistes en marge de la conférence internationale sur la prévention des génocides dont les travaux ont été clôturés mardi dernier en fin de journée à Bruxelles. « Certains de nos amis européens ont des réflexes autocrates », a estimé le ministre, ajoutant que le ministère des Affaires étrangères a invité des représentants des organisations internationales dont l'Algérie fait partie, comme la Ligue arabe, l'Organisation de la conférence islamique, l'Union africaine, et l'UE, dès la promulgation du décret présidentiel portant convocation du corps électoral. Le chef de la diplomatie algérienne a, dans ce sens, rappelé que les autres organisations ont décidé d'envoyer des précurseurs et en mobilisant des contingents importants au moment où l'UE a décliné l'invitation des autorités algériennes en raison de l'arrivée « tardive » de cette invitation. « On peut se demander si l'UE n'a pas d'autres raisons que la date d'arrivée de cette invitation et je pense que ces raisons sont d'ordre budgétaire et organisationnel », a-t-il poursuivi. La décision européenne pourrait être aussi motivée par le fait que l'Algérie « n'était pas programmée » dès le début dans l'agenda de l'UE, alors que la Mauritanie et l'Egypte le sont, selon M. Lamamra. « Le gouvernement algérien n'en fait pas une montagne » de cette affaire, a-t-il conclu à ce sujet.