Les quinze membres du Conseil de sécurité préconisent plus de coopération et de solidarité, par le biais d'arrangements bilatéraux et multilatéraux, pour empêcher et éradiquer les attentats terroristes. «Tout acte de terrorisme est criminel et injustifiable, quels qu'en soient les motifs, l'époque et l'auteur» et «le terrorisme ne saurait être associé à aucune religion ou nationalité, ni à aucun groupe ethnique», déclare à l'issue d'un débat au Conseil de sécurité sur le terrorisme, Ertugrul Apakan, le représentant d'Ankara dont le pays assure la présidence du Conseil pour le mois de septembre. «Nous réussirons mieux à déjouer les réseaux terroristes comme Al-Qaïda si nous travaillions ensemble pour suivre leurs actions, si nous partagieons le renseignement, si nous déjouions leurs intrigues et si nous mettions leurs dirigeants hors d'état de nuire. Ces groupes ont une vision globale et nous devons en avoir une aussi. Ceci commence par une compréhension partagée de l'image d'ensemble. La lutte antiterroriste exige une approche mondiale», affirme en marge d'une réunion du Conseil de sécurité, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. «Il faut apporter une aide aux autres régions où le terrorisme a pris pied» et «comprendre les raisons pour lesquelles des gens sont attirés par la violence, afin d'empêcher des autres de les suivre sur cette voie», renchérissent respectivement William Hague son collègue britannique et Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU qui a appelé aussi à l'application des lois contre le terrorisme. Notamment celles qui visent à priver les terroristes de leurs ressources financières et de leur mobilité. Autrement dit, la lutte contre le terrorisme ne se limite pas aux arrestations de terroristes mais exige de s'occuper des «situations politiques, économiques et sociales » qui rendent possible ce fléau qui représente une grave menace pour la paix et la sécurité de l'humanité. Ban Ki-moon suggère le renforcement de l'éducation, du développement, du dialogue interculturel, la prévention des conflits pour limiter les conditions de diffusion du terrorisme. Dans une déclaration rendue publique, les Quinze appellent les pays membres des Nations unies à «échanger rapidement des informations, améliorer la coopération entre les autorités compétentes pour empêcher les mouvements des groupes terroristes à partir de/ou vers leurs territoires, de même que leur approvisionnement en armes et les financements qui soutiendraient les terroristes ». Comme le SG des Nations unies, ils reconnaissent que la force militaire, les mesures coercitives et les activités de renseignement « ne sauraient à elles seules venir à bout du terrorisme ». Autre grosse préoccupation des «15» : la multiplication des opérations de prise d'otages pour obtenir des fonds et/ou des concessions politiques. «Le paiement de rançons a non seulement permis le financement du terrorisme mais il a aussi encouragé davantage les prises d'otages», fera relever dans les débats M. William Hague à une assistance qui a entendu, début septembre à New York, le conseiller auprès du président de la République, M. Kamel Rezag Bara. Il les avait mis en garde sur la grave menace pesant sur la sécurité internationale du phénomène de prise d'otages par les groupes terroristes suivie de demandes de rançons et d'élargissement de terroristes en contrepartie de la libération d'otages. En cédant au chantage, les Etats d'origine des otages ne font, dit-il, qu'encourager les terroristes pour l'acquisition d'armements et de moyens logistiques sophistiqués. «Certains de ces pays semblent, en tout cas, obéir à la seule sécurité de leurs ressortissants », dit-il lors de cette rencontre consacrée à «La rançon comme moyen de financement du terrorisme ». Outre ces millions d'euros, le terrorisme entretient de «plus en plus» de liens étroits avec la criminalité transnationale organisée, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent et le trafic d'armes. Une question restera posée après cette réunion des Quinze. Les pays qui se disent «prêts à discuter avec les ravisseurs» par des intermédiaires aux fréquentations douteuses et leurs relais…au Sahel seront-ils rappelés à l'ordre ? Notamment par les Etats-Unis qui se sont plaints déjà et officiellement de l'Espagne qui a payé pour libérer ses coopérants catalans kidnappés en Mauritanie.