Des représentants de partis politiques et des élus locaux sont unanimes à dire que le projet de loi portant code communal, examiné et adopté mardi dernier par le Conseil des ministres, constituera un nouveau départ pour le développement local. Même si la majorité des interlocuteurs- sollicités à donner des avis sur le sujet- indique insuffisamment informée à présent des détails du projet, les quelques propos recueillis plaident la nécessité de la révision du code communal actuel, «à l'origine du blocage dans lequel se trouvent les collectivités locales», dit-on. Djamel Benabdeslam, Sg du parti El Islah, espère qu'à travers le nouveau projet, le mode opératoire des APC devrait être revu de fond en comble, ce qui permettra une intervention plus souple de l'Assemblée dans la gestion de ses propres affaires. En ce sens, il insiste sur l'urgence d'accompagner le principe de l'élargissement des prérogatives que les élus ne cessent de revendiquer, par le facteur compétence et formation discontinue des élus. M. Benabdeslam qualifie, d'ailleurs, de salutaire l'initiative entreprise l'an dernier par le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales portant organisation de cycles de formations au profit des élus locaux. Il ajoute dans la même optique que la responsabilité des dirigeants locaux incombe en premier lieu à leurs partis politiques, citoyens et à la justice. Pour l'exercice «libre» du rôle de dirigeant local, notre interlocuteur appelle à moins de pression de l'administration sur l'élu. La formation d'El Islah qui dispose de 250 élus locaux dans 15 APC gérées directement par le parti, insiste sur l'urgence de la prise en charge «dans le nouveau projet de code communal» d'une répartition équitable du Fonds des collectivités locales. Le projet de loi approuvé propose effectivement un certain nombre de critères visant notamment à clarifier davantage les compétences de l'APC dans sa relation avec l'administration locale. Le MSP, représenté par le chargé à la communication du parti, Mohamed Djemâa, préfère ne pas précipiter les commentaires sur le projet, en attendant le débat parlementaire sur le sujet : «Nous ne sommes pas encore au courant des détails du nouveau code, mais tout sera éclairci dans le débat qu'il suscitera au Parlement», a indiqué le prote-parole du Mouvement. Celui-ci qui est présent dans bon nombre d'APC du territoire avec ses 1800 élus locaux et 105 P/APC, comme le précise le chargé à la communication, plaide, à son tour, le développement local qui ne peut se concrétiser sans plus de prérogatives aux élus, «le P/APC ne doit nullement être l'otage de l'administration». Le vice-président de l'APC de Ghardaïa, Rabah Chahma, du parti FLN, affirme qu'«en effet, l'intervention de l'Assemblée communale ne dépasse pas la gestion des ordures publiques. L'élu ne se sent même pas partie prenante dans la gestion de la localité qu'il dirige». «Tout projet de loi permettant plus de liberté aux élus dans l'intervention locale est le bienvenu», dira-t-il en substance.