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Tipasa : Menaceur respire à nouveau la vie
Publié dans Horizons le 02 - 10 - 2010

Photo : Slimene S.A. Depuis l'initiative du président de la république pour instaurer la paix, beaucoup de choses ont changé ici à Menaceur et la wilaya de Tipasa en général. Les populations ayant fui leurs douars du temps de la décennie rouge ont pris par milliers le chemin inverse de l'exode.
Pour rejoindre par véhicule la commune de Menaceur (wilaya de Tipasa) depuis Sidi Ameur, son chef-lieu de daïra, on doit d'abord quitter la RN 67 et parcourir un chemin qui monte vers le Djebel. En empruntant cette route sinueuse mais néanmoins en bon état, le visiteur aura tout le loisir de découvrir les charmes de la nature qui se déclinent diversement et surtout joliment au gré des reliefs qui cisèlent les paysages d'ici. Aussi, au moment d'entamer l'ascension vers Menaceur, juste en quittant Sidi Ameur, le grand barrage de Boukerdane, dont l'immense plan d'eau est similaire en beauté à celui d'un lac naturel, s'avère être, au grand bonheur des amoureux de la nature, un atout artificiel qui s'ajoute superbement aux autres parures offertes gracieusement à ces contrées paradisiaques par Dame Nature. En ce jeudi il a fait beau.
Mis à part quelques nuages blancs égarés dans le ciel, le soleil illumine toute la région. Ce pendant, peu de véhicules s'aventurent sur cette route. Selon les habitants de Menaceur (Ex Marceau), à l'exception de la matinée, avant les horaires du travail et les fins d'après-midi, ce tronçon n'est pas trop fréquenté.
Qu'à cela ne tienne ! En quittant des yeux les berges de Boukerdane et au détour d'un virage, un sexagénaire, accompagné de son fils, tente de dépanner sa vieille. «Cette camionnette me cause toujours des ennuis», lâche-t-il. Selon lui, ce n'est pas la première fois que sa fourgonnette refuse de démarrer. «Il m'arrive même de patienter un bon bout de temps, notamment lorsqu'il fait nuit, pour qu'elle daigne «renfler» à nouveau», avoue-t-il encore. A la question de savoir s'il n'a pas peur pour sa vie, en tombant subitement en panne sur cette route déserte? Le même interlocuteur réplique : «De qui avoir peur? Les loups ne risquent pas de roder trop près de moi. Et en ce qui concerne les terroristes, le temps où ils imposaient leur terreur est désormais révolu.
Mis à part quelques endroits réduits, pratiquement toutes nos montagnes et plaines respirent la paix». Ainsi donc, cinq ans jour pour jour après l'adoption massive par voie référendaire de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, la vie reprend solidement ses droits à Menaceur et ses douars disséminés sur les majestueuses montagnes adossées sur la chaîne des massifs de la Dahra. Et pourtant, ces forteresses qui ont vaillamment résisté à la sauvagerie aveugle de l'armée coloniale durant la révolution nationale, ont énormément souffert au cours de la tragédie nationale. Dans un café maure de la petite ville de l'ex- Marceau, qui fait face à la mosquée, Abdellah se souvient encore des «cauchemars» qui hantaient ses journées de collégien. «en 1993, 94 et 95 je fréquentais le CEM de la commune. Il m'est arrivé de faire des découvertes macabres en allant rejoindre l'école. A plusieurs reprises, de toutes les façons plus de six fois, la vue de cadavres étalés dans des endroits des quartiers de ma ville me terrorisait. C'étaient des cadavres de citoyens paisibles assassinés par les terroristes. Ces scènes d'horreurs restent gravées dans ma mémoire. C'est horrible», raconte Abdellah. Comme ce fut le cas durant la Révolution, les habitants de Menaceur n'ont pas accepté, dignité oblige, le diktat de ces nouveaux envahisseurs. A partir des années 1995 et 1996, ils ont brandi les armes pour déraciner le mal. «Avant d'arriver à la résistance, il faut savoir qu'au début de la tragédie, les terroristes espéraient même imposer une administration parallèle.
Un système, conçu sur la base de la terreur, et dont l'objectif est de piller les ressources des citoyens de notre commune, surtout ceux qui habitent dans les douars et avoir, en prime, le droit de la vie et de la mort sur tout le monde», se rappelle El-Arbi Bouamrane Bachir, citoyen de Menaceur et délégué à la sécurité de la commune de 1994 à 2001.
LE SPECTRE DU TERRORISME : UN MAUVAIS SOUVENIR
N'ayant pas accepté les tournures prises par les évènements et le fait accompli, la résistance commença alors par s'organiser. Seulement en ces temps de calamités, la confiance devint une denrée rare et la suspicion gagna les esprits. Pour résumer : la crainte est partout. «En 1994, un groupe de citoyens, dont je faisais partie, sous la conduite de moudjahidine, avions commencé un travail de proximité et des campagnes de sensibilisation contre ce nouveau fléau parmi nos concitoyens. Ces efforts ont donné leurs fruits, puisque dès 1995 des groupes d'autodéfense s'étaient constitués comme remparts contre les terroristes. Peu à peu et avec la coordination des services de sécurité, la situation s'était renversée. A telle enseigne que les sanguinaires quittèrent nos maquis», confie le même vis-à-vis. Abdelkader Belgroun avait à peine 25 ans lorsqu'il porta les armes pour lutter contre les groupes terroristes. Il habitait alors le douar Djbara situé à quatre kilomètres au sud du chef-lieu de la commune. Une région donnant sur le djbel Tegrara réputé pour être alors l‘un des bastions des terroristes. «Notre douar, Oued Roumane, Iazaben, Bou Semam et Zaouia, de par leurs positions géographiques respectives, étaient pour ainsi dire constamment sous le spectre du terrorisme.
Cette situation était pour nous intolérable. Donc, pour nous défendre, nous avions pris les armes. Et nous avons repoussé le danger loin de chez nous et de nos biens», résume Abdelkader. «En une phrase : de la position défensive on est passé à la ligne d'attaque. A tel point que nous traquions alors les terroristes jusque dans leurs ultimes retranchements.
De ce fait, Menaceur est devenu un rempart contre le terrorisme pour les autres régions de la wilaya», ajoute Bachir l'ex- délégué à la sécurité de la commune. En 2001 avec le référendum pour la concorde nationale et en 2005 avec celui de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, les patriotes de l'ex-Marceau ont mené grandement campagne pour le «Oui». «C'est tout à fait normal qu'on mène campagne en faveur de la charte pour la réconciliation nationale. Il s'agit de l'intérêt suprême de la nation pour qu'on puisse tourner définitivement les sombres pages de la tragédie nationale et entamer une nouvelle aire de développement», affirment les deux patriotes. Depuis l'initiative du président de la République pour instaurer la paix, beaucoup de choses ont changé ici à Menaceur et la wilaya de Tipasa en général. Les populations ayant fui leurs douars du temps de la décennie rouge ont pris par milliers le chemin inverse de l'exode. Des routes récemment ouvertes ou bien réhabilitées permettent des liaisons directes entre les villages peuplant les montagnes de Tipasa, notamment sa partie ouest qui a fortement enduré le terrorisme.
Seulement, les deux derniers interlocuteurs espèrent que les autorités se penchent un peu plus sur leur région afin d'améliorer le cadre de vie de ses citoyens qui ont tant donné durant la tragédie nationale et surtout faire redémarrer de plus belle la machine économique locale, source de vie. «Certes, la paix règne en maître dans nos contrées, mais il subsiste encore des poches de terrorisme que les forces de sécurité, l'ANP en tête, pourchassent invariablement. C'est vous dire que les années 90 sont loin derrière nous», conclut l'ex-délégué à la sécurité de Menaceur.


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