La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a rendu, dans un message de condoléances publié, hier, un hommage appuyé à la femme « courageuse, humble et discrète » qu'a été la moudjahida Evelyne Safir Lavalette, décédée vendredi soir à Médéa à l'âge de 87 ans. La ministre a exprimé sa « profonde tristesse » suite à la disparition de la militante de l'indépendance algérienne, qui a, dit-elle, « pris très tôt conscience de l'injustice et de la barbarie du système colonial » et s'est mise « au service de la Révolution » en accomplissant des « missions difficiles ». Mme Toumi rappelle que la défunte a milité depuis 1955 au sein du Front de libération nationale (FLN historique), « au risque de sa vie » et « avec loyauté et efficacité », en hébergeant notamment des moudjahiddine ou en se chargeant du transport et de la remise de documents confidentiels. La ministre rappelle également qu'elle s'est « aussitôt remise au service de la lutte de libération » après son arrestation en 1956 par la police française, ce qui lui vaudra d'être emprisonnée et torturée. La ministre a par ailleurs évoqué l'ouvrage autobiographique « pudique, généreux et lumineux », que la défunte a publié en 2013 sous le titre « Juste Algérienne...comme une tissure » (ed. Barzakh). Ce témoignage est une compilation de textes écrits par la défunte entre 1956 et 2013 où elle évoque son parcours de militante, marqué par trois ans d'emprisonnement et d'internement psychiatrique dans un hôpital algérois durant la guerre de libération. Dans ce livre, « à l'image de son auteur », ainsi que qualifié par la ministre, elle revient avec pudeur sur les privations, les tortures et les longs interrogatoires qu'elle a subis, en mettant l'accent sur la solidarité entre les détenues politiques.