La France a encore une fois usé de son statut au Conseil de sécurité de l'ONU pour « empêcher » la mise sur pied d'un mécanisme international pour la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental, a regretté la Plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental. « Le gouvernement français s'est rangé une fois de plus auprès du pouvoir marocain pour empêcher un mécanisme international pour la surveillance des droits de l'homme », affirme la Plateforme dans un communiqué. Le Collectif, basé à Paris, réagissait à la résolution 2152 du Conseil de sécurité de l'ONU adoptée le 29 avril dernier et prolongeant jusqu'au 30 avril 2015 la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso). « Au Conseil de sécurité, la majorité des 15 Etats membres était favorable à ce mécanisme. Seuls trois pays s'y opposaient, la France, la Jordanie et le Maroc », croit-elle savoir, constatant qu'au final, ce mécanisme international, qui aurait pu se concrétiser par l'extension du mandat de la Minurso, n'a pas été retenu bien qu'il ait été demandé par le Parlement européen et de nombreuses associations françaises, européennes et internationales (Amnesty, Human Rights Watch, Centre Robert Kennedy...). Citant une déclaration de Human Rights Watch, le 30 avril, la Plateforme rappelle que « c'est la France qui a apporté un soutien décisif au Maroc pour stopper cette évolution du mandat de la Minurso ». « Comme en 2013, la résolution a mis sur le même plan le colonisé et le colonisateur », a-t-elle affirmé, rappelant également que la résolution onusienne a « évacué totalement » une préoccupation évoquée par le Secrétaire général de l'ONU dans son rapport : le risque d'une exploitation peu équitable des ressources naturelles du Sahara occidental. L'ONG française retient toutefois que la résolution a réaffirmé que « le statu quo n'est pas acceptable » comme l'avait souligné le SG de l'ONU en invitant les parties au conflit à reconnaître « la nécessité urgente de progresser et de dialoguer sur les deux questions clefs : le contenu d'une solution politique et la forme de l'autodétermination ». Réaffirmant sa solidarité avec la lutte du peuple sahraoui, elle se dit « décidée » à poursuivre son action pour la libération des prisonniers politiques sahraouis, l'arrêt de la répression dans les territoires occupés, la mise en place d'un mécanisme international permanent de surveillance des droits de l'homme et la mise en œuvre rapide du référendum d'autodétermination permettant au peuple sahraoui de décider librement de son avenir. Composée d'une trentaine d'institutions, d'associations et d'ONG françaises de solidarité internationale, de développement, d'éducation populaire et de défense des droits de l'homme, la Plateforme vise à renforcer la solidarité avec le peuple sahraoui, défendre ses droits et contribuer à son développement.