La France est accusée par l'ONG internationale des droits de l'homme, Human Rights Watch, de contrevenir à ses nouveaux engagements de soutien aux aspirations à la démocratie dans les sociétés arabes, en continuant à s'aligner sur le Maroc et feindre d'ignorer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. La France est accusée par l'ONG internationale des droits de l'homme, Human Rights Watch, de contrevenir à ses nouveaux engagements de soutien aux aspirations à la démocratie dans les sociétés arabes, en continuant à s'aligner sur le Maroc et feindre d'ignorer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «La France qui a, avec vigueur, dénoncé les violations des droits de l'homme en Libye et en Côte d'Ivoire, pratique une politique de business as usual» avec le Maroc qui la place dans une position de porte-à faux vis-à-vis de son nouveau discours sur la défense des droits de l'homme dans le monde arabe», a dénoncé Philippe Bolopion, le représentant de Human Rights Watch à l'Onu, cité jeudi par le quotidien le Monde. Cette critique porte notamment sur l'attitude adoptée par la diplomatie française à l'Onu, au moment où se préparait la résolution du Conseil de sécurité (1979) renouvelant pour un an le mandat de la Minurso, au Sahara occidental. Dans le cadre des négociations sur ce texte, Paris a mené campagne à l'Onu pour «empêcher que le mandat de la mission onusienne ne soit élargi à la surveillance et au respect des droits de l'homme au Sahara occidental», rappelle le représentant de cette ONG. Une position «entièrement en phase» avec celle du Maroc, observe-t-il, rappelant que c'est là «une constante dans l'approche française depuis des années, mais, dans le contexte des révoltes arabes, elle prend un relief particulier, plaçant Paris en porte-à-faux sur la question des valeurs». Faute de mandat adéquat, la Minurso est dans «l'incapacité de faire la part des choses» en matière de respect des droits de l'homme, relève-t-il , déplorant en outre le fait qu'elle soit la «seule mission» de l'Onu en Afrique à être dépourvue d'un mécanisme de suivi permanent sur cette question. Il rappelle, par ailleurs, que le Royaume-Uni avait soutenu de son côté, l'idée d'une mission dans la région, avancée par le Haut commissaire de l'Onu pour les droits de l'homme, la Sud-africaine Navi Pillay, mais que cette proposition «a été battue en brèche par la France, ainsi que par les Etats-Unis». En coulisse, dit-il, les responsables français ont incité le Maroc à «démontrer plus de souplesse sur le dossier du Sahara occidental, mais continuent toujours à respecter les lignes rouges du pouvoir chérifien en s'abritant derrière la position américaine qui soutient Rabat». R. I.