L'historien Ameur Rkhila, qui a abordé les écrits de la presse internationale de l'époque, a estimé qu'il est important de faire connaître la manière avec laquelle ces médias avaient couvert les évènements du 8 Mai 1945. Il cite la presse française qui, selon lui, avait minimisé les massacres, soutenant que les Algériens constituaient une menace sérieuse pour la souveraineté française. Pour sa part, la presse algérienne de l'époque, à l'image d'« El Watan », « L'Action », « L'Egalité », a plaidé pour l'égalité entre Algériens et Français. Pour ce qui est de la presse tunisienne et marocaine, l'orateur a rappelé que celle-ci, notamment à travers les écrits des journalistes algériens, s'est montrée totalement solidaire du peuple algérien. Par contre, la presse américaine s'est contentée d'évoquer les bombardements aériens français sur l'Algérie durant cette période. Exception faite du « New York Times », qui, dans ses articles, avait accablé la France pour ses promesses non tenues aux Algériens. Pour sa part, Souilah Boudjemaâ, qui a abordé les aspects juridiques de ces tragiques évènements, n'a pas omis de les qualifier de crime contre l'humanité. Pour lui, il y a eu une volonté réelle d'exterminer le peuple algérien et de le spolier de son identité. Outre les morts, l'invité d'El Moudjahid note un nombre important de personnes enfermées dans les geôles coloniales jusqu'à l'indépendance, pour des raisons « infondées et insensées ». Le juriste a, par ailleurs, indiqué que l'Algérie n'a pas besoin d'indemnisation mais plutôt de la reconnaissance de la France pour son passé colonial, fait de terreur et de pillage des richesses des Algériens. Selon lui, la question de la colonisation doit être traitée avec sérieux et clairvoyance afin d'envisager des perspectives de coopération entre les deux pays. Pour ce qui est des archives, l'historien plaide pour leur récupération afin d'entamer l'écriture de l'Histoire selon les sensibilités des uns et des autres.