A quelques jours de l'examen du baccalauréat prévu le 1er juin prochain, l'ombre de la triche collective constatée dans certains centres d'examen lors de la session 2013 plane de nouveau. Mais pour l'Office national des examens et concours (Onec), toutes les mesures ont été prises pour un déroulement, dans les meilleures conditions, de cette épreuve. Son secrétaire général, Mustapha Benzamrane, parle même d'un grand travail qui a été fait en amont. Celui-ci s'est porté sur l'organisation, durant l'année, des journées nationales et régionales de sensibilisation pour les enseignants-surveillants et les observateurs afin qu'ils soient vigilants. « Nous avons également envoyé une brochure aux candidats dans laquelle il est mentionné le comportement à tenir, les consignes à suivre et les règles à respecter le jour de l'examen », précise Benzamrane. Comme il a été décidé, cette année, d'accorder une importance particulière à la mise en place dans chaque centre d'examen, d'un bureau de fouille des candidats avant qu'ils ne rejoignent la salle d'examen. Les téléphones portables, les baladeurs ou tout autre appareil permettant l'échange d'informations sont interdits. Il a été convenu aussi de les regrouper au niveau de ce bureau, qui sera interdit d'accès pendant l'épreuve. Le SG de l'Onec rassure que les élèves sont autorisés à rejoindre les sanitaires ou l'infirmerie à condition qu'ils soient accompagnés par un surveillant. « C'est un droit absolu pour chaque élève », assure-t-il. Pour ce qui est de la fuite des sujets, Benzamrane rassure que cela ne se reproduira « jamais ». Du côté des syndicats autonomes, les cas de tricherie de la session précédente ont peu de chance de se reproduire cette année. Néanmoins, le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Méziane Meriane, indique qu'il faut être « vigilant » pour mettre fin à ces comportements « nuisibles ». Pour lui, des mesures « draconiennes » doivent être prises par l'Onec sans, toutefois, perturber la « sérénité » et la « concentration » des candidats. Exemple : « les observateurs ne doivent pas faire des allers-retours dans les salles d'examen ». « Les élèves doivent être dépossédés de leurs téléphones portables, de leurs cartables avant de rejoindre la salle d'examen », explique Méziane Meriane. Et d'ajouter : « Les candidats doivent être munis uniquement d'un stylo, d'une carte d'identité et de leur convocation. » Pour Meriane, trois personnes suffisent pour assurer la surveillance, tout en suggérant que les surveillants du matin ne doivent pas être mobilisés l'après-midi. Pour ce qui est de la fuite des sujets, il réfute cette éventualité. « Ceux qui commencent à balancer des rumeurs veulent faire entacher le bon déroulement des examens », insiste-t-il. Il n'écarte pas, en revanche, l'existence des « trabendistes » qui vont tenter, pour une histoire de sous, de tromper les élèves en leur proposant de faux sujets d'examen. Et là, il soutient que c'est le rôle des associations des parents d'élèves de dissuader les candidats de tomber dans ce piège. Le CLA redoute l'intimidation à l'encontre des surveillants Même constat chez Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Il assure que le scénario de l'année dernière ne se reproduira pas pour peu qu'il n'y ait pas une tentative de manipulation des élèves pour des intérêts personnels. Idir Achour est persuadé que 50% des candidats vont se présenter aux examens avec l'idée de « tricher ». Selon lui, la tricherie est devenue, malheureusement, une seconde nature pour certains d'entre eux. Afin de réduire ce risque, le SG du CLA propose une fouille systématique des élèves avant qu'ils ne pénètrent à l'intérieur des classes d'examen. Il estime que la lutte contre la tricherie dépendra de la « volonté » et de la « détermination » du staff d'encadrement à commencer par le surveillant jusqu'au chef du centre. Concernant la fuite des sujets, le syndicaliste dit ne pas y croire sauf s'il y a une intention de sabotage. Reste que ce que redoute le plus, Idir Achour, ce sont les menaces et intimidations des candidats à l'encontre des surveillants, dont 60% sont des femmes.