L'examen du baccalauréat, qui a pris fin jeudi dernier, a mis à rude épreuve les enseignants surveillants, qui découvrent un nouveau phénomène, «les menaces brandies par les candidats». C'est un fait qui prend de l'ampleur dans les centres d'examens, selon certains enseignants qui se retrouvent obligés de fermer les yeux sur certains dépassements et tricheries, par peur de représailles. «On fait face à des personnes agressives. On perd souvent le contrôle, même si on est trois surveillants par salle.» Contacté par le Temps d'Algérie, M. Meziane Mériane, le coordinateur national du Syndicat autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), a estimé que les enseignants font effectivement face à des pressions énormes dans leur mission de surveillance des examens. Pour y remédier, il pense qu'un vrai travail pédagogique et psychologique doit être fait dans ce cadre. «Les candidats doivent comprendre qu'il ne faut pas compter sur la tricherie, s'ils veulent réussir, car cette méthode malsaine leur posera des problèmes plus tard, dans la poursuite de leur cursus universitaire», a-t-il expliqué avant d'ajouter : «Il faut également appliquer la loi, à savoir l'exclusion de l'élève de l'examen du baccalauréat durant cinq ans, afin de rappeler à l'ordre les autres candidats.» Il a fait savoir que cette situation n'est pas propre à cette année scolaire, puisque cela a toujours existé. «Des enseignants ont malheureusement déjà été agressés par leurs élèves», a-t-il dénoncé. De son avis, il y a tout un travail de sensibilisation à faire dans ce sens. Le porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), M. Achour Idir, rejoint l'idée du Snapest, et déclare que les enseignants ont effectivement vécu «le calvaire» dans certains centres d'examens, notamment au niveau des établissements pénitenciers. Il regrette, par ailleurs, le «mépris» affiché à l'égard des enseignants, en ne leur accordant pas de congés de maladie. «Les certificats médicaux ne sont pas admis à la direction des établissements scolaires. D'ailleurs, nous venons de perdre un confrère à Oran, désigné surveillant à Tlemcen, mort d'une crise cardiaque», ajoutant avec regret que «le transfert de sa dépouille vers Oran n'a même pas été pris en charge par le secteur de l'éducation». Le CLA précise, enfin, que tous les sujets des examens étaient de niveau faible, accessibles à tous les candidats, hormis le sujet des mathématiques.