Tandis qu'à New York, le Conseil de sécurité a placé, jeudi dernier, à la demande du gouvernement nigérian, le groupe armé Boko Haram sur la liste des organisations terroristes soumises à des sanctions en raison de leurs liens avec al-Qaïda, à Washington, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré que son pays est le seul à aider le Nigeria à retrouver les quelque 200 lycéennes enlevées par Boko Haram. « Non seulement les autres pays ne sont pas invités, mais ils n'ont même pas proposé une aide. Cela fait une différence », a-t-il martelé. Le président Barack Obama avait indiqué, mercredi dernier, que quelque 80 militaires américains ont été envoyés au Tchad pour mener « des opérations de renseignement, de surveillance et des vols de reconnaissance au-dessus du nord du Nigeria et des régions voisines ». Ces moyens s'ajoutent aux drones et à une trentaine de conseillers civils et militaires chargés d'appuyer les forces de sécurité nigérianes. Dans un discours, Kerry a égratigné la France, dont le chef de la diplomatie Laurent Fabius avait déclaré, il y a dix jours à Washington, « regretter » que les Etats-Unis n'aient pas attaqué la Syrie l'été dernier. « Des gens sont en colère parce que nous n'avons pas frappé la Syrie », a lancé le ministre américain,. « Mais devinez quoi ? Aujourd'hui, 92% des armes chimiques sont hors (de Syrie) et en cours de destruction et les 8% restants vont l'être. Cela ne serait jamais arrivé autrement », a défendu John Kerry, un partisan d'une action militaire contre Damas, avant que le président Obama n'y renonce à la dernière minute. Evoquant le vote du Conseil de sécurité, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, a expliqué que cette mesure aiderait à « priver Boko Haram des sources de financement et d'armement ainsi que des possibilités de déplacements ».