Photo : Makine F. Le désert ne cesse d'avancer. 1% des sols est dégradé annuellement à l'échelle mondiale. Un danger menaçant sérieusement l'humanité compte tenu de la disparition graduelle du couvert végétal, l'aggravation de la crise alimentaire et surtout l'exode massif des populations. Invité, jeudi dernier, de Chaine III de la radio nationale, Luc Gnacadja, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, a souligné que le continent africain est le plus touché par cette avancée, laissant entendre que les pays affectés peuvent tirer profit de l'expérience de l'Algérie entamée depuis les années 70 par la mise en place du barrage vert. De grands efforts ont été déployés. La cadence est d'ailleurs maintenue. Outre la réhabilitation du barrage nécessitant une enveloppe financière de 60 milliards de dinars, d'autres politiques se sont succédé. La dernière consiste en la mise en œuvre de la politique du renouveau rural. Selon l'invité de la rédaction, le renouveau rural devrait servir d'exemple politique à tous les pays concernés. «Le vrai défi pour mettre en œuvre la convention de l'ONU consiste en son intégration dans la politique publique de développement, de lutte contre la pauvreté et d'accélération de la croissance», a souligné le responsable onusien laissant entendre que la démarche de l'Algérie est conforme aux objectifs que s'est assignés le programme de l'ONU. Selon l'intervenant, la politique du renouveau rural est basée sur la préservation des sols, sur l'importance des investissements, et la création d'infrastructures au profit des populations pour les aider à se fixer dans ces zones. Il y a quatre programmes dont un principalement conçu pour les zones les plus sensibles, à l'exemple des régions steppiques situées entre le Nord et le Sahara. M. Gnacadja a souligné que la politique de l'Algérie a donné de bons résultats en freinant la dégradation des terres et en récupérant celles qui le sont déjà. Qualifiant de dynamique le programme algérien, l'invité de la radio rappelle que l'Algérie a révisé en 2008 son programme national de lutte contre la désertification. «Les indicateurs de l'ONU sont pris en compte dans le programme de développement durable de l'Algérie», a-t-il relevé. Pour l'expert onusien, le temps n'est guère à la réflexion. «Il faut agir. L'inaction a un coût énorme ; pauvreté endémique en premier lieu», a-t-il souligné. Il se réfère à la récente rencontre à New York où plusieurs chefs d'Etat ont reconnu que les Objectifs du millénaire en matière de développement ne seront pas atteints. Les risques de dégradation sont énormes. 41% des terres dans le continent africain sont arides et 1/3 de la population mondiale est menacée aujourd'hui.