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De meilleures perspectives d'ouverture du marché européen au gaz algérien Grâce au Medgaz, au GME et au projet Midcat unissant les réseaux espagnol et français
La crise ukrainienne a relancé le débat sur la sécurité gazière de l'Europe d'une manière générale et de l'Espagne en particulier. Dans ce dernier cas, les responsables espagnols du secteur énergétique semblent confiants dans la mesure où 50% des approvisionnements gaziers du marché de l'Espagne se font par les gazoducs Medgaz et GME depuis l ́Algérie. Les préoccupations portent plutôt sur la régularité des approvisionnements des autres marchés européens qui restent tributaires de la situation de tension avec la Russie qui assure 30% des besoins des pays de l'Union européenne. Le tiers de ces livraisons transite par le territoire ukrainien. Le diagnostic posé, les responsables espagnols du secteur plaident pour un renforcement des connexions des réseaux gaziers entre l'Espagne et la France. C'est le cas du président de Sedigas, Antonio Peris, cité par le journal ABC, selon lequel « l'Espagne est en mesure de fournir aux marchés européens 12% de leurs besoins en gaz russe ». Cette alternative dépend, toutefois, de l'accélération de la troisième connexion qui unira l'Espagne à la France via la Catalogne par le gazoduc Midcat dont la capacité de livraison est évaluée à 15,1 bcm (1 bcm = 1 milliard de mètres cubes), estime-t-il. Les deux connexions, qui unissent actuellement les réseaux des deux pays, offrent une capacité de livraison limitée à 5,4 bcm. Le gazoduc Midcat a été classé en 2013 par l'Union européenne dans la liste des projets prioritaires. L'UE en avait fait de même dans les années 2000 pour accélérer la réalisation du Medgaz que l'ancien gouvernement socialiste de José Luis Zapatero avait maintenu au début de son premier mandat dans la « catégorie C » avant de le porter à la « catégorie A » des projets prioritaires, sous la pression des syndicats du gaz et de la presse spécialisée. Avec l'entrée en service de Medgaz en 2011, le marché gazier espagnol s'est stabilisé, ce qui a mis fin à la hantise des ruptures d'approvisionnement qui avait gagné les marchés européens, notamment l'Espagne, durant l'un des hivers les plus rigoureux au moment de l'apparition de la première crise politique entre Moscou et Kiev. Le quotidien El Pais est revenu, hier, sur la question de la sécurité énergétique de l'Espagne et de l'Union européenne par une analyse de Antonio Martin Pascual. Sous le titre « La clé de la stratégie énergétique européenne », l'auteur, qui est le président de l'Association espagnole des compagnies de recherche, d'exploration et de production des hydrocarbures, constate qu'il manque à l'Union européenne, face à son double défi énergétique, « un plan de réduction de sa dépendance en gaz et en pétrole ». Il propose que l'Union européenne emprunte deux directions pour assurer sa sécurité énergétique. La première est une « reconfiguration de la carte énergétique », écrit-il, signalant comme « priorité » l'interconnexion des réseaux espagnol et français à travers le Midcat qui permettra d'intégrer l'Europe atlantique et la Méditerranée, et d'ouvrir ainsi une voie européenne au gaz en provenance de l'Algérie à travers Medgaz et GME. Antonio Martin Pascual rappelle que « l'Espagne importe la moitié de ses besoins gaziers via les deux gazoducs la reliant au marché algérien ». Il ne manque pas de faire observer que « l'Algérie a éloigné le risque d'une crise des approvisionnements en gaz russe », avant d'inviter les « 28 » à réfléchir à « l'option pour le gaz algérien comme alternative pour l'Europe » et à la diversification des sources d'approvisionnement par le recours au gaz de schiste liquéfié depuis les Etats-Unis.