El Mouggar et la Cinémathèque accueilleront jusqu'au 11 du mois courant des projections de films en provenance des pays du Maghreb. Dans une région où les échanges culturels sont rares, l'occasion est irremplaçable pour découvrir ce qui se fait chez nos voisins, les tendances d'un cinéma orienté davantage vers l'Europe. Même la cinémathèque d'Alger qui, naguère, était familière à des cinéastes comme Farid Boughedir ou Nouri Bouzid de Tunisie, a cessé de jouer ce rôle de passerelle. Il faut voyager, être à l'affût des programmes de télévision ou des réseaux sociaux pour découvrir les films marocains où le cinéma vit une relative embellie. Les thématiques sont pourtant semblables. En Algérie, également, de nouvelles productions ont vu le jour depuis quelques mois. Même la Libye et la Mauritanie seront présentes cette fois-ci avec deux courts métrages pour chaque pays. Cette deuxième édition du FCMC verra la projection de dix-huit œuvres en avant-premières sur les trente-huit en compétition officielle dans les trois catégories. Les cinéphiles découvriront notamment « Les Terrasses » de Merzak Allouache et « La preuve » d'Amor Hakkar dont « La Maison jaune » avait séduit. Les quatre films de Tunisie et du Maroc seront visionnés pour la première fois à Alger. « Eziara » ou « Lune noire », de Nawfel Saheb-Ettaba (Tunisie) est un film qui a été réalisé cette année, à l'instar de « Formatage » du Marocain Mourad El Khaoudi. Ils seront projetés à la salle El Mouggar dans le cadre de la compétition des longs-métrages de fiction. Outre les dix-sept courts-métrages de fiction, dix films documentaires, dont « Khadda, le signe et l'olivier » de Djaoudet Guessouma, consacré à la vie du grand peintre, complètent le programme. « Abdelkader » de Salem Brahimi ou « Mouloud Gaïd, la nuit coloniale » de Razika Mokrani seront projetés aux côtés de quatre autres venus de Tunisie. Le jury de la compétition des longs-métrages sera présidé par le réalisateur Ahmed Rachedi. La présidence de jury court-métrages et documentaires a été confiée à l'acteur Hassan Kechache et au réalisateur Saïd Oulmi. Des débats avec les réalisateurs, qui devraient tous être présents, à l'exception de la Tunisienne Kaouther Ben Hania et du Marocain Hichem Lasri, suivront chaque projection à la cinémathèque. Un « Panorama des films algériens » sera organisé en marge de la compétition à la cinémathèque d'Alger et dans un « ciné-bus » qui stationnera aux alentours de la Grande-Poste. Deux rencontres autour de « L'image du cinéma maghrébin en France et en Europe » et des « Tendances actuelles dans l'écriture du scénario au Maghreb » seront animées par des universitaires. Tenu pour la première fois du 3 au 8 novembre 2013, le festival, qui n'est pas le seul à célébrer le cinéma de cette région, a pour objectif de « faire découvrir des œuvres cinématographiques récentes au grand public » et de « promouvoir le rapprochement entre les créateurs ». La compétition officielle est sanctionnée par le « Amayas d'or » (guépard d'or) décerné pour les catégories longs et courts-métrages de fiction et du Grand Prix pour la catégorie documentaire. Les Prix du meilleur scénario, de la meilleure interprétation (masculine et féminine), pour les longs-métrages et du Prix spécial du jury, dans les trois catégories du Festival, seront également décernés.