La corporation des enregistre un manque notable d'effectifs. Chacune parmi les 7 000 sages-femmes que compte l'Algérie effectue 1000 accouchements sur les 800 000 naissances recensées annuellement en Algérie. Les sages-femmes font face à un travail très condensé et qui plus est, engage une responsabilité énorme. Selon la présidente de l'Union nationale des sages-femmes (UNSF), Akila Guerrouche, qui a tenu une conférence de presse hier au Forum d'El Moudjahid, 50% des sages-femmes, soit une sur deux, sont sujettes à des poursuites judiciaires. Une situation qui pousse l'UNSF à tirer la sonnette d'alarme et appeler les autorités concernées à prendre en charge les doléances de la corporation, en commençant par l'élaboration d'un statut particulier. Les sages-femmes demandent également la mise en place d'une formation continue et une mise à niveau de leur cursus professionnel afin qu'elles puissent être en accord avec l'évolution que connaît le secteur de la santé et assurer ainsi de bonnes prestations. Elle rappelle qu'un programme a été établi dans ce cadre en partenariat avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, pour la revalorisation du secteur, à travers notamment une formation continue. De son avis, une formation de qualité des sages-femmes est obligatoire et «ne peut être garantie que par la réouverture de l'Ecole nationale des sages-femmes, la prolongation de la durée de formation à cinq années et l'introduction d'un module sur l'examen par échographie». Akila Guerrouche a affirmé par ailleurs qu'un départ massif des sages-femmes pénaliserait le secteur. Elle a relevé qu'un nombre considérable de ses consœurs, sur l'ensemble du territoire national, ont atteint l'âge légal de la retraite. Leur départ engendrerait, selon elle, un manque d'effectifs considérable, surtout que le nombre des sages-femmes en formation est très limité pour cette année. 40 personnes seulement pour la wilaya d'Alger, malgré le «manque flagrant» affiché dans les services de santé. Des poursuites judiciaires infondées A cet effet, elle a saisi l'opportunité pour souligner l'urgence de reconsidérer le métier de sage-femme, plaidant pour une protection contre d'éventuelles poursuites judiciaires suite à des erreurs médicales et « dans la plupart du temps infondées». La corporation fait face, en outre, à plusieurs autres entraves dans l'exercice de son métier et est toujours découragée par la discrimination qui existe dans le cadre de sa promotion. «En 30 ans de services, aucune augmentation de salaire n'a concerné la sage-femme», tonne-t-elle. La conférencière a expliqué que la journée de protestation prévue pour le 9 octobre a été reportée pour manque d'organisation. Elle a tenu à préciser dans ce cadre que malgré ce report, des centaines de sages-femmes venues des quatre coins du pays se sont réunies devant la Centrale syndicale pour exprimer leur mécontentement relatif à la précarité de leur métier.