« Seule une loi rigoureuse permettra de préserver les zones steppiques menacées par les défrichements et le surpâturage », estime Boukhari Lakhdar. Selon le directeur du Haut-Commissariat au développement de la steppe (HCDS), plus de 3.500.000 hectares ont été défraîchis et dégradés depuis 1975 à ce jour. Face à cette situation, le Haut-Commissariat au développement de la steppe ne cesse de mener une politique axée sur le développement intégré des zones steppiques et pastorales. « Le HCDS a mis en œuvre plusieurs programmes au niveau de ses territoires de compétence qui s'étalent sur 440 communes réparties à travers 25 wilayas » a relevé Boukhari. « Il s'agit de huit wilayas steppiques et de 14 autres agropastorales et le reste relevant de la zone présaharienne », a-t-il rappelé. Parmi les objectifs du HCDS, Boukhari a indiqué que quelque six million d'hectares seront ciblés par des mesures de protection. Elles se déclineront en mise en place d'un point d'eau sur chaque 1.500 ha. « Toutes ces actions généreront près de 3.000 emplois », a-t-il ajouté. S'agissant des zones sensibles, il a affirmé que sur les sept millions d'hectares, 2.900.000 ha ont été mis en défens. « Toute cette superficie dans les régions arides et semi-arides est l'espace privilégié de l'élevage ovin extensif », a soutenu Boukhari. Ce territoire d'intervention du HCDS concerne une superficie de 32 millions d'hectares, occupée par près de huit millions d'habitants. evoquant les projets en cours de réalisation, le même responsable fait état de l'intensification des plantations fourragères sur 430.00 hectares, la réalisation et l'aménagement de 6.900 points d'eau destinés à l'abreuvement du cheptel. L'amélioration des conditions environnementales par la réduction de l'érosion des sols, sur 2.600.000 hectares complète cette série de mesures. Abordant le volet relatif à la désertification, le HCDS a rappelé que ces parcours naturels jouent un rôle fondamental, et méritent une attention particulière pour une véritable préservation. Une expérience visant à la transplantation de l'alfa est déjà en cours avec des chercheurs universitaires. « Les premiers résultats s'annoncent encourageants. Cette expérimentation permettra de réhabiliter les zones steppiques à long terme » a-t-il noté. Cependant, « les politiques de lutte contre la désertification entreprises par le HCDS, la promulgation du code pastoral, des programmes de mise en valeur des terres doivent faire l'objet d'une révision », a expliqué le haut commissaire. Il a souligné que ses services établissent chaque année une moyenne de 3.000 procès-verbaux. Malheureusement, « les nomades et les agriculteurs continuent à saper ce patrimoine vital », a-t-il déploré. Notons que les projets sont financés par le fonds de lutte contre la désertification et le développement du pastoralisme et de la steppe.