grine a abordé la situation actuelle de la presse nationale. Selon le ministre, il faut opter pour une mise à niveau de la presse à travers plusieurs actions. D'abord, mettre en place un encadrement juridique avec l'installation, dans quelques jours, de la commission provisoire d'attribution de la carte de journaliste professionnel. Il a annoncé qu'il compte saisir le ministère du Travail pour des inspections dans les entreprises de presse sur la couverture sociale des employés. Il assure que sa démarche « est consensuelle et dialoguiste ». Une fois cette étape franchie, il sera question d'aller, dans moins d'une année, vers l'élection des membres de l'autorité de régulation de la presse écrite, de la commission chargée de délivrer la carte nationale de journaliste professionnel et du conseil de l'éthique et de déontologie. Concernant sa dernière intervention sur la presse, Grine a précisé qu'il n'a proféré aucune « menace ». Il explique que certains journaux sont méfiants à l'égard de tout projet mené par l'Etat. « Je les rassure et je leur tends la main : nous ne sommes mus que par des objectifs de professionnalisation, comme l'indique la lettre du président de la République adressée à la presse le 3 mai dernier. C'est notre feuille de route. Et nous entendons l'appliquer à la lettre », précise-t-il. Au sujet de la presse publique, le ministre a rappelé qu'elle ne diffame pas. « Elle pèche peut-être par manque d'offensivité et d'agressivité. Je dirai que c'est une presse d'informations brutes. » Tout en admettant certains manquements, il a indiqué que des projets sont envisageables pour les journaux publics. Il a rappelé que ces derniers bénéficient certes de la publicité de l'Anep, mais remplissent parfaitement leur fonction d'information. Par ailleurs, il a tenu à préciser que « le pouvoir n'a pas besoin d'une presse proche, mais d'une presse responsable, libre, sérieuse qui informe et ne désinforme pas. Qui ne soit pas une presse d'assistés, qui assume ses responsabilités et qui ne diffame pas et qui n'attaque pas. Il n'a pas besoin d'une presse sous perfusion. Que des journaux soutiennent son action, c'est très bien. Mais ce n'est pas à n'importe quel prix. Il ne faut pas que ce soutien devienne une sorte de marchandage consistant à dire je te soutiens et j'attends en échange que tu fermes les yeux sur telle chose ou tel dépassement. Non, l'Etat ne transige pas et ne marchande pas », indique-t-il. Concernant les mises en demeure envoyées par les imprimeries publiques à certains journaux, le ministre de la Communication a souligné que cette démarche fait partie du projet de mise à niveau pour une presse viable et compétitive avec une gestion saine qui vise à développer l'entreprise pour qu'elle soit génératrice de profits. « Les choses sont en train de changer en matière de relations imprimeries publiques-journaux. Désormais, elles seront moins compréhensives », informe-t-il. Le ministre se désole du fait que « certains éditeurs s'enrichissent alors que les journalistes s'appauvrissent ». Quel bilan fait-il de la gestion de la publicité publique par l'Anep ? « L'Anep soutient une centaine de journaux. Son soutien s'avère parfois positif. Et d'autres fois, l'argent qu'elle verse sous forme de publicité est un cautère sur une jambe de bois. Stérile et contre-productif », dira-t-il. Grine estime qu'on ne peut pas reprocher à l'Etat de n'avoir pas aidé cette presse. « Il lui a fourni toutes les conditions pour qu'elle soit dynamique et rentable. Vingt ans après, on constate que cet objectif n'a pas été atteint. Est-ce-que c'est la faute à l'Etat ? Je ne crois pas », dira-t-il, en annonçant un programme ambitieux de formation au profit des journalistes.