Dans un entretien accordé à notre confrère en ligne TSA, paru hier, le ministre de le Communication, Hamid Grine, a encore une fois frappé fort en matière de déclarations à l'encontre, non seulement des éditeurs, mais également de l'ensemble des acteurs impliqués dans la chaîne de l'information. Le ministre de la Communication a, ainsi, mis l'accent sur la nécessité de mettre en place l'encadrement juridique afin d'améliorer le rendement des journalistes. A cet égard, le ministre a indiqué " on ne peut rien faire avant de recenser les journalistes professionnels. Ces derniers seront identifiés sur la base de leur contrat et de la fiche de la Cnas. C'est un travail de longue haleine qui nous permettra d'identifier enfin les professionnels des autres ". En outre, le successeur de Abdelkader Messahel a assuré que son département travaille en collaboration avec le ministère du Travail pour qu'il y ait des inspections au niveau des entreprises de presse relatives à la couverture sociale. " Une fois cette étape franchie, on pourrait aller, dans moins d'une année si tout se passe bien, vers l'élection des membres de l'autorité de régulation de la presse écrite, de la commission chargée de délivrer la carte nationale de journaliste professionnel et du conseil de l'éthique et de déontologie qui tous comprendront en leur sein des journalistes professionnels ", a assuré le ministre. Répondant à une question relative à la volonté de certains éditeurs d'assainir le paysage médiatique et les positions prises par certains journaux contre le quatrième mandat du Président lors de la présidentielle, le ministre a déclaré " ils sont libres de l'interpréter comme ils veulent. Il se trouve que, jusqu'à maintenant, je n'ai rappelé que des principes universels connus et admis par tous les professionnels ". Tout en s'interrogeant, " qui est contre la vertu, qui est contre le bien ? Ou bien a-t-on oublié ce qu'est la valeur vertu devant la mercantilisation de l'information ? Quand je lance un appel à l'amélioration des conditions de vie des journalistes, à la nécessité de les former et de recouper l'information, ça dérange qui ? Et pourquoi ça dérange, je vous le demande ? ". " On aurait dû souscrire au lieu de s'interroger et d'extrapoler. Nous voulons rassembler autour d'un projet de professionnalisation de la presse. Tout le reste ne m'intéresse pas ", s'est-il déploré. S'agissant d'une question relative à ses interventions dans la presse qui sont interprétées comme des menaces formulées par un ministre contre la presse, le ministre a déclaré : "Je défie quiconque de trouver une seule menace ! Je n'ai parlé que de professionnalisme, je le répète. Le problème est que certains journaux ont une relation de méfiance vis-à-vis de tout projet mené par l'Etat. Ils y voient des arrière-pensées ". " Je les rassure et je leur tends la main : nous ne sommes mus que par des objectifs de professionnalisation, comme l'indique la lettre du président de la République adressée à la presse, le 3 mai dernier ", a-t-il dit. Avant de poursuivre " c'est notre feuille de route. Et nous entendons l'appliquer à la lettre. Si des journaux veulent adhérer à ce projet de cercle vertueux, c'est très bien ". Par ailleurs, répondant à une question relative à la presse publique et si elle est concernée par vos critiques, le ministre a affirmé que " vous l'avez remarqué : la presse publique ne diffame pas. Elle pêche peut-être par un manque " d'offensivité " et d'agressivité ". 'Cela dit, elle n'est pas parfaite ", a-t-il martelé. De surcroît, pour ce qui est du rendement de la presse écrite économiquement, le ministre a répondu positivement à la question. " Oui, ils sont viables pour l'instant. Ils dégagent même des bénéfices ", a-t-il dit. S'agissant du soutien dont bénéficient ces journaux, le successeur de Abdelkader Messahel a fait savoir, " oui, d'autres journaux privés ont quatre pages de publicité Anep, ce qui ne les a pas empêchés d'avoir des créances astronomiques en rémunérant, en plus, très mal leurs journalistes ". " Les journaux publics bénéficient de la publicité de l'Anep, certes, mais remplissent parfaitement leurs fonctions d'information " ; a-t-il soutenu. " Ils ne diffament pas et leurs journalistes sont bien payés ! Soyons honnêtes, je n'ai pas encore vu en Algérie un journal parfait, ni dans le monde, d'ailleurs. Si le positif est supérieur au négatif, ce n'est déjà pas si mal. Dans la presse, tout est question d'équilibre. S'il y a rupture quelque part, il y a nécessairement dysfonctionnement ", a-t-il rajouté. Pour ce qui est d'une possibilité de révision du fonctionnement de l'Anep, le ministre a indiqué que " je pense qu'il faudrait qu'on revienne à des normes beaucoup plus rigoureuses et explicables scientifiquement ". " Quelles sont ces normes ? Le tirage et l'éthique. L'un ne va pas sans l'autre. Un journal qui tire à 400 000 ou à un million d'exemplaires ne bénéficiera pas, de mon point de vue, de la publicité Anep s'il n'est pas professionnel ", a-t-il martelé. Concernant le bilan de la gestion de la publicité publique par cet organisme, le successeur de Abdelkader Messahel a indiqué qu'il ne s'est pas encore penché sur la question.En un mois, j'ai ouvert plusieurs chantiers. Globalement, on peut dire que l'Anep soutient une centaine de journaux. Son soutien s'avère parfois positif, a-t-il indiqué.