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« Mon combat est d'éloigner la religion de l'extrémisme, de la violence et de la manipulation » Abdallah Ghoulamallah, ex-ministre des Affaires religieuses
Abdellah Ghoulamallah, ancien ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, considère que le mois sacré est une occasion de faire propager davantage la culture religieuse au sein de la société. Le but étant de lutter contre les partisans de la fitna, « toujours prêts à semer le mal ». Il cite l'exemple des « non-jeûneurs », qui défient, selon lui, leur religion, sous couvert d'« opposition ». Pouvez-vous nous décrire vos journées ramadhanesques ? Mon quotidien est tout à fait ordinaire. Lorsque j'étais en exercice, j'étais souvent confiné dans mon travail et maintenant que je suis un peu plus libre, je me déplace hors wilaya pour rendre visite à des amis ou faire des interventions dans des mosquées sur différents sujets de société. Durant ce moi sacré, il y a un engouement de la part des fidèles à se rendre dans les mosquées, considérées comme la demeure du Tout-Puissant. Ce lieu béni doit être un espace où se retrouvent les gens pieux. Fort heureusement, nos mosquées sont pleines tout au long de l'année. Mon combat de tous les jours est d'éloigner la religion de tous les maux, de l'extrémisme, de la violence et de la manipulation. Mon but est de protéger notre culture religieuse. Il faut redoubler de vigilance pour lutter contre les partisans de la fitna, toujours prêts à semer le mal. Et c'est là où intervient le rôle des écoles coraniques pour renforcer la spiritualité au sein des familles. Le Ramadhan est là pour nous rappeler que tout est éphémère et que seul Dieu est éternel. Malheureusement, le jeûne est toujours lié à la consommation. Cet état de fait n'est pas propre à l'Algérie. Les gens dépensent sans compter au détriment des réelles vertus du Ramadhan. Jeûner, c'est s'adresser directement à Dieu. C'est l'occasion de purifier son âme et de repartir sur des bases plus saines. Les dépenses durant le mois sacré doivent être des dons au profit des nécessiteux. Comment vous est venue l'idée de consacrer un espace dans votre maison à l'accomplissement des prières surérogatoires ? Il faut savoir que j'ai commencé l'apprentissage du Coran à l'âge de dix ans. Ma défunte mère m'y incitait constamment. Elle ne partait pas à la mosquée. Elle faisait sa prière à la maison. Je me mettais devant, et je dirigeais la prière. Depuis sa perte, j'ai tenu à préserver cette « souna » même avec mes amis. Au fil des jours, le nombre de personnes qui viennent prier augmente et je me suis entouré de beaucoup d'amis qui apprécient que je dirige les prières surérogatoires. Grâce au bouche à oreille, les voisins ont commencé à venir pour partager ce moment spirituel durant le mois sacré. J'ai donc décidé d'élargir le lieu de la prière en espérant que cela sera agréé par le Tout-Puissant. Je lis le Coran tous les jours, pas uniquement durant le mois sacré. Cela est vital pour moi. Le Ramadhan, c'est le mois du Coran. D'ailleurs, l'Etat a bien compris cela en ouvrant un institut pour l'apprentissage coranique. Chaque année, des imams sont formés dans ce sens. L'Algérie a bien avancé dans ce cadre. Preuve en est, elle a décroché plusieurs fois des prix à l'échelle internationale. Avez-vous un message à transmettre à ceux qui veulent faire propager la culture des « non-jeûneurs » ? Ce mouvement n'a pas de lien avec la religion. Ce sont des positions d'opposition. Ce mouvement n'a pas une influence dangereuse ici en Algérie, contrairement à d'autres pays. Ailleurs, l'agression du mois sacré est récurrente. L'année dernière, nous avons constaté que la société avait réagi violemment contre ce mouvement en refusant que le jeûne soit rompu publiquement durant la journée. Les différences politiques existent, mais certaines questions ne tolèrent pas la différence. L'Islam est religion d'Etat en Algérie. Nul ne peut le nier. Les gens s'entretuent aujourd'hui au nom de la religion. Nous n'avons pas besoin de ce genre de querelles stériles. Ces jeunes qui défient la religion sont peut-être manipulés.