Sereinement, l'important intérêt accordé à Alger par les investisseurs et hommes d'affaires arabes, plus particulièrement, ceux des Emirats est, tout d'abord, pour nous donner une leçon en termes de prospective, car plus que la capitale, c'est l'ensemble du marché algérien qui est devenu attrayant pour les détenteurs de grands capitaux de l'ensemble du Proche-Orient, voire plus loin. Dans un tel cadre de comprendre que l'Algérie ne cesse de susciter une attention toujours plus grande sur les plans financier et commercial, tenant compte d'une mondialisation du commerce devenue incontournable pour tous les pays, notamment pour ceux dont le développement économique mène à une confrontation commerciale avec l'Union européenne et les USA, dans quelque domaine qu'il soit. Et, en ce sens Alger et l'Algérie offrent des opportunités d'investissements nouvelles et avantageuses de par le marché de consommation qu'elles représentent et le relais géostratégique dont elles sont le centre. Concernant Alger, particulièrement, l'annonce relative à l'engagement de capitaux en provenance des Emirats vient, également, à s'inscrire a contrario de toutes ces hésitations européennes en matière d'investissements directs et de partenariat, cela revenant à dire que l'engagement des investisseurs émiratis, au niveau de la capitale, est à considérer sous un aspect très spécifique, compte tenu de l'impact politique, économique et social qui s'ensuivra. En entrant de plain-pied dans un contexte tendant à assurer un développement national durable sur fond de mise en valeur nouvelle et de revalorisation de richesses et d'espaces de tous ordres, les propositions des promoteurs émiratis en viennent comme à démontrer un manque de vision algérienne, en ce qui concerne l'Alger de demain notamment... Pourtant, il ne faut pas être très sorcier, pour voir que la capitale vieillit à grande vitesse et que ce ne sont pas les cités, de tous types et construites précipitamment çà et là pour résorber quelque peu une crise de logement endémique, qui auront rajeuni la ville ou ralenti son déclin. Et, c'est en cela que se pose toute la question politique, laquelle est de savoir ce que sera la participation algérienne aux projets de ces puissants investisseurs, participation, non pas en main-d'œuvre de second ordre, mais de spécialistes en différents domaines et dont les compétences et avis ont été jusque-là ignorés par ceux chargés justement d'arrêter une projection de développement local, régional ou national, face à des réalités économiques et sociales en constante évolution ; le manque de capitaux, pour ce faire, n'excusant pas l'absence d'un constat économique et social permanent avec ce qu'il suppose de vision et projection de développement... Cela revenant à dire que sur un plan d'investissement d'utilité économique et publique indéniable, au niveau de la capitale et de ses proches environs, la partie algérienne a été prise de vitesse par les promoteurs des Emirats, lesquels, dans le même temps, dament le pion à leurs rivaux européens et autres. Partant, la perspective des investissements en provenance de ces Emirats, si lointains et soudainement présents sur le marché algérien, devrait amener, logiquement, à ce que soit connu l'avis des milieux patronaux dont les entreprises seraient intéressées par les projets de réalisation envisagés et ce qu'ils sous-tendent d'expansion dans différents secteurs d'activité professionnelle, outre la multitude d'emplois de moyenne et longue durée en découlant. Certes, Alger de demain en est à ses balbutiements mais l'espoir d'un élargissement urbain digne d'une capitale est réellement conforté, après soixante-dix ans de blocage affirmeront, sans risque d'erreur, les véritables Algérois. A souhaiter, seulement, que le système bureaucratique et autres intermédiaires douteux ne s'en viennent pas à fausser cette donne économique nouvelle et inattendue pour la première ville d'Algérie.