Haroun Ahmed, ce célèbre bédéiste et dessinateur est toujours égal à lui-même. Passionné par l'art depuis sa plus tendre enfance, Ahmed Haroun a réussi, au fil des temps à se frayer un chemin dans l'univers de la BD grâce à sa détermination et sa longue patience. Ahmed Haroun répond naturellement à nos questions. Pourquoi vous a-t-on mis cette année en vedette à ce festival en vous accordant un espace exclusif ? Il faut savoir que chaque année le commissariat du festival international de la bande dessinée (FIBDA) consacre un espace à un bédéiste et ses œuvres. Une manière d'encourager la création et l'échange. Pour ma part, je suis très ravi de cette louable initiative qui m'a permis d'exposer mes planches, de renouer le contact avec d'anciens confrères et découvrir d'autres publics. Parlez-nous de votre parcours ? J'ai suivi de multiples formations qui m'ont permis de me hisser au rang des grands professionnels du 9e art. J'ai tout d'abord rejoins l'Ecole Nationale des Beaux-Arts (Alger). J'ai ensuite travaillé dans plusieurs quotidiens en l'occurrence : «El Moudjahid», «Algérie Actualité», «Révolution Africaine», «Ech Chaâb». J'ai également activé en tant que membre de l'Union Nationale des Arts Plastiques. Il faut admettre que je me suis fait connaître sur la scène artistique avec M'Qquidech. J'ai participé à plusieurs expositions collectives, à Alger 1974, Tizi-Ouzou en 1985, Bordj El Kiffan en1986, Oran en 1990, Bratislava en 1973. Qu'est ce qui est le plus difficile à dessiner? Sans ambages, je n'ai pas ce souci. C'est-à-dire, je dessine d'une manière délibérée et très dégagée. Je suis à l'aise dans tous les styles, réaliste, satirique où encore sportif. L'idéal pour un bédéiste est d'esquisser une bonne caricature appuyée par un message poignant et frappant. Quelles sont vos influences passées et actuelles? Généralement, je dessine selon mon inspiration. Il y a des moments où je n'éprouve aucune envie de crayonner et parfois je suis obnubilé par la magie du pinceau. Quel regard portez-vous du FIBDA ? Pensez- vous qu'il offre de réelles perspectives particulièrement aux jeunes ? Le FIBDA est une manifestation instituée par le ministère de la Culture. Cette rencontre est salutaire à tous les participants quelque soit leur degré d'appartenance à la créativité dans cet art. Des projets en perspective ? J'active actuellement au sein du journal sportif «Le buteur», de la revue «El Bendir», et «El Menchar» qui a été repris dernièrement. A propos de la revue «El Bendir», je partage sa réalisation aux côtés d'anciens confrères tels Mahfoud Haïder, Slim, Hic, et beaucoup d'autres. L'envie de créer une revue de bandes dessinées nous à réunis. Le vrai challenge est de publier, chaque mois, un jeune auteur algérien. La revue sera tirée en 3000 exemplaires et sera disponible dans tout le pays, si toutefois les éditions Dalimen obtiennent le droit de distribution.