Le plan d'action présenté récemment par le gouvernement Sellal prévoit la réalisation de 1,6 million de logements tous types confondus durant le quinquennat 2015-2019 afin d'absorber le déficit structurel dans ce domaine. Il est précisé, en outre, que ces programmes seront multipliés pour répondre aux demandes de l'ensemble des candidats éligibles, notamment les jeunes, et concerneront également les Algériens non résidant sur le territoire national. Pour cela, et partant du constat de la faible capacité de l'outil de réalisation nationale et de son sous-équipement, le gouvernement a décidé de recourir à l'expertise internationale. L'Algérie a ainsi conclu, au cours des deux dernières années, une série d'accords-cadres avec le Portugal, l'Espagne, l'Italie et les Etats-Unis d'Amérique pour la création de joint-ventures entre entreprises algériennes et étrangères. A travers ces partenariats, il est attendu justement une réduction des délais de réalisation par l'adoption de nouvelles techniques de construction, un transfert de technologie dans le domaine de l'industrie du bâtiment et l'organisation de cycles de formation au profit de jeunes techniciens algériens. Des usines de préfabrication lourdes et légères de logements sont également prévues dans la feuille de route de ce partenariat. Plusieurs accords de partenariat ont été ainsi signés entre des entreprises de réalisation européennes et les filiales de la SGP Indjab. Sauf que ces partenariats tardent à porter leurs fruits. Si certaines sociétés mixtes sont en cours de lancement, d'autres ont déjà échoué. Une « révolution » dans les procédés de construction. Le patronat privé, pour sa part, a appelé à la révision des modalités d'attribution des marchés publics qui favorisent le « moins-disant », estimant que les conditions draconiennes incluses dans les cahiers des charges excluent les petites entreprises et empêchent notamment les PME de se développer. Il estime également que l'entreprise algérienne est en mesure de réaliser les projets du programme public de logements, mais relever ce défi requiert l'amélioration du climat des affaires et la levée de certaines contraintes notamment celles liées aux contentieux avec l'administration et au payement des factures des travaux. Il n'omet pas de faire référence à l'environnement économique contraignant caractérisé par une forte pression fiscale, une dominance du marché informel, le manque de main-d'œuvre qualifiée, l'insuffisant accompagnement des banques et un retard dans la mise en œuvre des programmes de mise à niveau. Pour le ministre de l'Habitat, la résorption de la crise du logement passe par une « révolution » dans les procédés de construction. Il a aussi rappelé que les capacités nationales de réalisation sont pour l'heure limitées à 80.000 logements/an alors que les besoins exprimés sont de l'ordre de 250.000 logements/an. Les enveloppes financières mobilisées pour la relance du secteur de l'Habitat ont atteint au cours des dernières années un niveau record jamais égalé dans l'histoire du pays, estimées, entre 2010 et 2014, à 63 milliards de dollars.