« Nous avons formulé une demande pour avoir un lot de terrain de 1.000 hectares afin d'installer des pivots mais qui reste sans suite à ce jour », a affirmé Ishak Ould Hadjou, l'un des éleveurs de la région, qui possède 132 têtes de bovin et de vaches laitières, installé dans la commune d'El Atteuf. Si l'alimentation de base de son bétail comme le soja et le maïs sont actuellement disponibles sur le marché et avec des quantités suffisantes, il n'en demeure pas moins que le foin a carrément disparu du marché local. « Auparavant, on avait la possibilité de se procurer ces produits du nord du pays mais les prix ont excessivement augmenté depuis quelque temps, ce qui nous a un peu freiné », a-t-il regretté, précisant que « la croissance normale de la vache et de sa production laitière dépendent essentiellement de la cellulose et de la disponibilité de pâturages pour une nourriture équilibrée des bêtes ». Cette ferme a une capacité de production de 1.120 litres par jour de lait cru. Une bonne partie de cette production est envoyée quotidiennement à la laiterie de la commune de Guerrara pour la transformation du produit et sa commercialisation. L'autre partie est destinée à la production du fromage local. L'extension de cette ferme, qui sert de modèle à Ghardaïa, est en cours avec l'installation d'une usine de production de lait cru. La bâtisse de cette unité de production a déjà pris forme et son inauguration est prévue l'année prochaine. Ce nouvel investissement est susceptible de renforcer la capacité de production de lait cru dans la wilaya où sont actuellement implantées cinq usines dont deux seulement qui fabriquent du lait pasteurisé. La commune d'El Atteuf, qui a tendance à devenir une région à vocation agricole par excellence, après le retour de plusieurs familles qui se sont investies dans le travail de la terre et de l'élevage, ce qui a permis de réaliser des fermes agricoles de plusieurs hectares, produit, à elle seule, entre 5.000 et 6.000 litres de lait cru par jour. C'est dire l'importance qu'occupe ce produit dans l'alimentation quotidienne des ménages mais surtout la capacité d'intégration du lait cru, relativement importante dans cette wilaya. Reste que le problème de l'eau est vivement décrié par les investisseurs de la région. La réduction des eaux provenant de la nappe phréatique est très ressentie par la population locale qui attend la concrétisation du barrage d'Ahbès à El Atteuf, qui tarde à voir le jour. Ce problème a eu un impact très négatif sur les éleveurs et les agriculteurs.