Des parents malins ont commencé à prospecter le marché de l'habillement aux premiers jours de Ramadhan, avant que les prix ne flambent à l'approche de la fête de l'Aïd. Sauf que, les commerçants, tout aussi malins et attentifs aux comportements des consommateurs, les ont « court-circuités » en augmentant leurs prix aux premiers jours du mois de jeûne. Une hausse de 20% au moins dans les prix par rapport à l'année dernière, d'après le président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (Apoc), Mustapha Zebdi. « Les prix n'ont jamais été aussi élevés que cette année », juge-t-il. Pour lui, cette hausse est justifiée par d'autres raisons que la « cupidité » de certains commerçants et l'absence d'une industrie du textile dans notre pays. « Tout d'abord, la valeur de la devise a augmenté par rapport au dinar. Ensuite, la guerre en Syrie a stoppé une grosse partie de nos importations en matière d'habillement. Or, le marché syrien était l'un de nos plus importants pourvoyeurs dans ce domaine », estime-t-il. Mais le plus grave pour lui, ce ne sont pas les prix mais la mauvaise qualité des vêtements importés. Le problème se pose surtout, selon le constat de l'Apoc, dans l'habillement des enfants. « Le choix dans les vêtements pour enfants est vraiment très limité. Le pire, c'est que les vêtements importés sont pour la plupart en polyester. C'est inconcevable ! C'est très mauvais pour la peau, surtout en été », révèle-t-il. Des études, en effet, ont démontré que l'effet de ce type de tissu est permanent sur la peau et l'organisme. Surtout quand celui qui le porte est en pleine activité physique. « Cette année, le marché est inondé de produits de qualité inférieure et à des prix exorbitants. Les produits ne sont pas aussi diversifiés que l'année dernière. Mais les consommateurs, hélas, n'ont pas le choix », regrette le président de l'Apoc. Idem pour les chaussures. Il insiste à ce propos, sur la fraude devenue « monnaie courante » dans ce secteur. Des commerçants, avec la complicité de certains importateurs, font passer des chaussures chinoises pour des chaussures italiennes. Le consommateur paye donc le prix d'une chaussure italienne qui n'est pas à la portée de n'importe quelle bourse. « Le consommateur doit faire très attention et ne pas acheter n'importe quoi. Il faut qu'il apprenne à distinguer les chaussures de qualité de celles qui ne le sont pas », conseille-t-il. Premier réflexe : ne pas se référer aux prix car, ce ne sont plus des indicateurs de qualité.