Le ministère æde l'Education nationale a décidé d'organier une formation en pédagogie pour les nouveaux diplômés avant leur intégration dans le corps enseignant. Celle-ci est d'une durée de 15 jours. Elle sera entamée le 15 août prochain. Si pour le département de Benghebrit, cette formation permettra aux enseignants de mieux maîtriser la chose pédagogique, les syndicats estiment, d'une voix unanime, que sa durée est insuffisante. C'est ce que pense le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest). Pour Messaoud Boudiba, 15 jours de formation restent insuffisants pour une formation de base. Et pour cause, la durée de la formation ne permettra pas aux enseignants d'avoir le bagage pédagogique nécessaire pour arriver à maîtriser les élèves dans les classes et à leur transmettre les cours, ce qui va, certainement, se répercuter sur les résultats scolaires au moment où le ministère place la barre très haut en termes de résulats. Messaoud Boudiba suggère d'aller vers une année de formation dispensée au niveau des instituts de formation spécialisés, encadrée par des inspecteurs en pédagogie. A quelques nuances près, le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) abonde dans le même sens. Il affirme qu'il faut une année pour une formation digne de ce nom. « La pédagogie est un aspect important dans l'acte d'enseignement, il est essentiel de lui accorder tout le temps nécessaire et l'intérêt qu'il faut, d'autant que les nouveaux diplômés, notamment ceux issus des universités, ignorent tout de la pédagogie », précise Idir Achour. Mais il ne s'arrête pas là, puisqu'il préconise l'organisation, tous les 5 ans, de campagnes de recyclage et de perfectionnement à l'intention des enseignants pour que ces derniers puissent s'adapter aux nouvelles normes de l'enseignement. Le secrétaire général du CLA estime, en outre, que le concours de recrutement doit être organisé une année avant l'intégration des enseignants dans le corps enseignants. Et pendant ce temps, les enseignants admis suivront une formation d'une année, préconise le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Pour Meziane Meriane, on doit impérativement mettre tous les moyens en termes de formation. « On peut avoir les meilleurs programmes scolaires du monde, mais sans une formation du corps enseignant chargé de les appliquer et d'accompagner les élèves dans leur scolarité, l'échec est inévitable », soutient-il. Tout en saluant la nouvelle politique de la tutelle qui s'intéresse à la formation des enseignants, Meziane Meriane plaide pour la mise en place des moyens permettant d'accompagner cette politique sur le terrain. « Dans le cas contraire, ce serait un coup d'épée dans l'eau », avertit-il.