Une frappe aérienne de l'Otan sur deux camions-citernes d'essence qui auraient été détournés jeudi soir par des talibans, a fait hier matin plus de 90 morts, à Kunduz, près de la frontière entre l'Afghanistan et le Tadjikistan, une zone dont l'Allemagne est responsable. Parmi ces morts, plus de 70 civils. Les talibans leur auraient dit qu'ils pouvaient se servir dans un des camions. Cette énième bavure qui survient au moment où l'Otan tente de revoir sa stratégie pour «gagner la confiance des populations», le dépouillement de l'élection présidentielle du 20 août, continue encore, pourrait donner une «bouffée» d'oxygène aux talibans pour recruter : sur les six premiers mois de 2009, plus de 1.000 civils ont été tués, dont un tiers dans les bombardements aériens. La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan, promet une enquête «immédiate et complète». Pour ne pas saper la confiance de la population dans la présence internationale, l'ONU réclame elle aussi l'ouverture d'une enquête sur cette inacceptable bavure.