Cinquante pays, dont l'Algérie, seront du voyage au premier sommet afro-américain. La promesse d'Obama, faite en Afrique du Sud, tient désormais la route dans cette nouvelle dynamique de relance des relations, marquées du sceau indélébile de la lutte contre le terrorisme. Deux ans avant son départ de la Maison- Blanche, Barak Obama, qui interviendra demain après une conférence de presse commune des chefs d'Etat, entend rattraper le temps perdu et combler le déficit dans la compétition en faveur du rival chinois qui a presque doublé le volume des échanges commerciaux (210 milliards de dollars contre 85 pour les Etats-Unis) en 20013. « De plus en plus, nous voyons un effort des Etats-Unis pour tenter de revenir dans la course, par exemple via des tentatives de développer les capacités énergétiques sur le continent », estime Christopher Wood de l'Institut sud-africain des affaires internationales. La nécessite d'une « politique africaine » des Etats- Unis se fait nettement ressentir dans un continent dont le taux de croissance a dépassé l'Asie. Ce sommet, conçu pour favoriser une redéfinition des relations avec le continent africain, est également frappé du sceau de la lutte commune contre le terrorisme, essaimant le Sahel, l'Afrique subsaharienne et la Corne de l'Afrique. Certes, l'intrusion malencontreuse du fléau d'Ebola sévissant en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia et présent aux Etats-Unis à travers le rapatriement du docteur Kent Brantly, ne peut occulter la crise sanitaire régionale. Mais la dimension sécuritaire sera fortement présente. Le sommet sera l'occasion de « parler à l'Afrique des questions de sécurité » avec des « partenaires forts » suffisamment crédibles et disposant de « forces de sécurité assez efficaces » pour mettre en échec la progression des groupes terroristes. Face à la menace terroriste transnationale, le partenariat afro-américain se fonde sur une coopération et l'engagement d'une plus grande sécurité « à long terme » du continent débarrassé du spectre des Shebabs somaliens, étendant leurs tentacules aux pays voisins visés par des attentats à la bombe (Ouganda en 2010 et le Kenya en 2013), de la présence de l'Aqmi au nord du Mali et dans le nouveau sanctuaire libyen et des affres de Boko Haram. Pour la plupart, le modèle de l'Amisom, privilégiant une assistance financière, logistique et en matière de renseignement et d'entraînement aux troupes, est considéré le plus performant par le conseiller adjoint à la sécurité nationale, Ben Rhodes, qui s'est inquiété « des efforts des groupes terroristes pour prendre pied » dans des régions déliquescentes. D'autres abcès de fixation, comme le cas centrafricain, n'en constituent pas moins une préoccupation pour tarir les sources d'insécurité.