L'Algérie, représentée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal au sommet Afrique-Amérique, reste aux avant-postes du combat pour le développement, intimement lié à la récupération de la souveraineté politique et économique dans un partenariat aux échanges égaux. Comme le veut la tradition du nouvel ordre économique international, prôné il y a plus de 40 ans par l'Algérie, soucieuse d'un monde plus juste et plus équitable, la rencontre afro-américaine s'intègre dans une vision de coopération basée sur le principe d'un partenariat gagnant-gagnant. Bien loin des pratiques assimilant le marché africain à un espace figé de consommation de produits occidentaux, l'urgence du transfert technologique fonde la revendication légitime de l'Afrique jusque-là maintenue dans un statut de pourvoyeur de matières premières. Dès le lancement des travaux du forum économique, au deuxième jour du sommet, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, est revenu à la charge pour poser les fondations d'une Afrique érigée en centre de transformation économique. « S'il y a un intérêt accordé à la transformation (industrielle) sur le continent, cela veut dire qu'il y aura plus d'investissements et de création d'emplois... C'est notre vision stratégique de ce que doit être la coopération afro-américaine », a martelé Messahel. Dans la success story du nouveau siècle, vantée par Obama et légitimement confortée par le plus élevé taux de croissance au monde ( 5, 8 %), proche des ambitions du Nepad, la course à l'éldorado dans un continent aux immenses potentialités, suscitant les pires convoitises et alimentant le brasier de la déstabilisation régionale, au Sahel et dans la région des Grands Lacs, ne peut indéfiniment se limiter au pillage effréné des ressources africaines. Les belles promesses germent dans le partenariat qui accompagne l'effort de développement et la satisfaction des attentes des peuples africains en alimentation en eau potable, en énergie, à l'accès à l'éducation et à la santé. Intrinsèquement, le droit inaliénable au développement, partie intégrante des droits de l'Homme, s'inscrit durablement dans l'enracinement et la mondialisation de la démocratie, du reste inconcevable dans un monde inégalitaire où sévissent la faim, la pauvreté, les maladies endémiques et la marginalisation des populations africaines majoritaires. Si le Nepad a initié les projets structurants des infrastructures de base, le partenariat américain peut également se vanter de lancer l'Agoa (Africa Growth And Opportunity Act). Il s'agit, en l'occurrence, d'un accord de libre-échange autorisant l'entrée d'une liste de produits manufacturés africains aux Etats-Unis et permettant de doubler les échanges commerciaux. Un bon départ pour un partenariat gagnant-gagnant ?