Le mois sacré a cédé la place aux projets de vacances dans une ville qui ne compte plus ses riches. La capitale des Hauts-Plateaux est inondée de soleil. Les rues sont désertes pendant la journée et certains habitants de la ville ont déjà réservé, des semaines à l'avance, pour mettre le cap sur la Tunisie, la Turquie ou encore le Maroc. D'autres ont choisi de séjourner dans des villes comme Alger, Mostaganem, Bejaia ou encore Jijel plus proche. Les routes et l'autoroute dans toutes les directions sont envahies par un flot de voitures qui circulent jusqu'à une heure tardive de la nuit. « Avec mes amis, nous avons pris la route pour la Tunisie le deuxième jour de l'Aïd » nous confie un jeune homme depuis ce pays voisin. « Nous avons préparé nos valises pour Bejaia le troisième jour après l'Aïd, j'ai préféré prendre mes congés durant ce mois-ci pour bien profiter avec ma famille » ajoute-t-il. « A Sétif, il fait très chaud pendant l'été, il n' y a pas de plage et les piscines ne sont plus fréquentables comme avant, sinon je serai resté » se désole un autre jeune de 26 ans. « Je n'ai pas de destination précise, avec des amis, on prend chaque wee-kend une voiture et on va se baigner soit à Jijel, Bejaia ou à Alger, nous n'avons pas de préférence » nous dit un autre jeune étudiant de 20 ans. « On travaille, il nous est impossible de quitter la ville, mais ça nous arrive de nous baigner à Oued Elbared. C'est isolé, calme et l'eau est rafraîchissante » affirme, quelque peu désolé, un homme habitant un quartier de la ville. « Ce qui est dommage, selon lui, « c'est de ne pas pouvoir s'y rendre en famille. Car c'est un endroit quelque peu désert et il y a toujours un risque ». Les filles souffrent davantage. « Je ne peux pas me déplacer toute seule, mes parents travaillent et avec mes copines, on passe la journée à se connecter » nous dit l'une d'entre elles, étudiante à l'université Ferhat Abbas. Les piscines ne sont fréquentées que par les garçons. La ville ne dispose pas de beaucoup de piscines. Située au 8-Mai-1945, près du stade, la piscine olympique attire. « Mais il faut s'y inscrire en septembre, c'est trop tard et on ne peut pas s'y rendre librement » se plaignent de nombreux jeunes. D'autres piscines comme « la Rache » et « Pachatour » ont été fermées. Il existe une autre dépendant de l'hôtel « El Hidab » que ne fréquentent pas beaucoup de familles ». « L'entrée est fixée 800 DA. Je n'ai pas les moyens d'envoyer tous mes enfants là-bas chaque jour, alors ils passent leurs journées à jouer au foot ou autre, c'est dommage » déplore une mère de 4 enfants. Plus chanceux ou plus fortunés, d'autres Sétifiens ont choisi Oran, pour la plage, mais surtout pour les soirées. A Sétif, seuls les mariages bruyants brisent la monotonie estivale. Dommage pour une saison censée être propice aux loisirs. Cette dernière n'enchante ni les jeunes garçons, encore moins les filles à Sétif.