La baisse des prix de la viande bovine dans le marché de gros aurait pu être une « aubaine » pour les consommateurs. A cause de la fièvre aphteuse, la viande bovine est cédée au quart de son prix réel au niveau des abattoirs. Mais les consommateurs, constate l'Association de protection et d'orientation des consommateurs et de l'environnement (Apoce), ne profitent pas de cette baisse. Les prix élevés de la viande bovine demeurent inchangés chez les bouchers. « La fièvre aphteuse ne profite qu'aux bouchers. Les éleveurs sont perdants, les consommateurs également », estime le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi. Selon lui, les bouchers conservent les mêmes prix pour deux raisons. D'une part, pour s'assurer une marge bénéficiaire des plus consistantes, et d'autre part, pour ne pas perdre de clients. « C'est pour rassurer en fait les clients. C'est pour leur faire croire que la viande qu'ils vendent ne provient pas de bovins malades. D'où le maintien des prix élevés », explique le même responsable. Les consommateurs doivent savoir pourtant que la viande qui provient des bovins malades ne représente aucun danger pour leur santé. D'autant plus que l'abattage se fait sous la supervision des vétérinaires. Ce sont les parties saines des bovins qui sont commercialisées. « Nous proposons aux pouvoirs publics de mettre en place des points de vente étatiques pour la commercialisation des viandes bovines vendues à bas prix dans les marchés de gros afin de permettre aux consommateurs d'acquérir la viande à des prix abordables », suggère-t-il. Surtout qu'à moyen terme, ces mêmes prix remonteront en flèche, pénalisant ainsi les consommateurs à l'approche de l'Aïd El Adha notamment. L'Apoce déconseille, par contre, la consommation de viande bovine vendue sur le marché informel. « Des éleveurs peu scrupuleux peuvent commercialiser la viande de leurs bovins morts à cause de la fièvre aphteuse dans l'informel pour minimiser les pertes. Cela sera vraiment dangereux pour les consommateurs », signale Zebdi.