A une semaine de l'Aïd El Adha, prévu vendredi prochain, les circuits de commercialisation du bétail sont pris d'une fièvre mercantile. Les prix du mouton oscillent entre 40 000 et 75 000 DA. Le marché se trouve ainsi sous l'emprise d'une spéculation effrénée. «La spéculation est pour beaucoup dans la hausse des prix. De l'éleveur jusqu'à l'acheteur, le mouton passe par plusieurs intermédiaires. Et chacun décide de la marge bénéficiaire», a estimé hier Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), lors d'une conférence de presse organisée à Alger. A elle seule, la spéculation, qui profite aux maquignons et autres intermédiaires, entraîne un bénéfice de plus de 5%, soit plus de 5 milliards de dinars. La cherté de l'aliment de bétail et l'explosion de la demande favorisent aussi la hausse des prix, a affirmé Rafaâ Benzid, vice-président de l'Organisation nationale des commerçants et artisans algériens (ONCA). En Algérie, la taille du cheptel ovin est de 20 à 22 millions de têtes, alors que la demande du marché dépasse 50 millions de têtes de bétail, seuil nécessaire pour pouvoir espérer avoir des prix abordables, selon les chiffres de l'UGCAA. Pour cette fête du sacrifice, entre 3 et 4 millions de moutons seront immolés, selon ses prévisions. Les deux organisations ont plaidé pour l'encouragement de l'investissement dans le domaine de l'élevage. Autre sujet abordé, la fermeture préjudiciable des magasins au lendemain des jours fériés dans plusieurs régions du pays, particulièrement dans la capitale. Le porte-parole de l'UGCAA a prédit un scénario identique à chaque Aïd. «Il y a une année, Mustapha Benbada, ministre du Commerce, avait annoncé la présentation au gouvernement d'un nouveau projet de loi portant réglementation du service minimum et des permanences des activités commerciales durant les jours fériés et les fêtes religieuses. On n'en voit toujours rien. Si l'Etat est incapable de régler le problème, comment voulez-vous que les commerçants soient capables de se conformer à l'injonction du ministère. On ne peut pas sanctionner les gens sans référence à la force de la loi», dit-il. En revanche, il a lancé un appel en direction des collectivités locales afin de coordonner les permanences avec la participation des comités de quartier.