Première décision : Djamel Ould Abbès a donné des garanties quant à la disponibilité de tous les médicaments en 2011. Pour cela, son département a pris les devants en faisant du médicament «un produit stratégique, voire de souveraineté». Pour le ministre, il s'agit avant tout de rétablir l'équilibre de la production nationale pour ne pas dépendre de l'étranger et arriver à couvrir les besoins internes à hauteur de 70% d'ici 2014 au lieu des 38% actuellement. Dans un premier temps, 239 médicaments fabriqués localement ont été interdits à l'importation. Deuxième étape : l'installation de l'Agence nationale du médicament qui sera représentée par tous les acteurs de la santé (producteurs, conditionneurs, distributeurs, pharmaciens etc). Le projet de décret a été transmis au Conseil du gouvernement et sera débattu prochainement en Conseil des ministres. L'autre signe d'encouragement est la création de la direction générale du médicament au niveau du ministère de la Santé. En outre, le ministre a annoncé la réduction du temps dans l'enregistrement des médicaments qui passera d'un mois à quelques jours. «Dorénavant, aucun retard ne sera toléré», prévient le ministre qui a ajouté qu'il y aura la fluidité mais aussi la qualité de ce qui sera présenté. Concernant la matière première bloquée au port, le ministre s'est engagé personnellement à libérer ces produits dès aujourd'hui. Comme il a promis des facilitations bancaires pour booster la production nationale. En s'appuyant sur «des signes encourageants», il a annoncé 114 projets d'investissements. Ceux-ci sont censés alléger la facture des importations qui s'élève à 2 milliards de dollars dans le domaine de la santé dont 87% sont alloués au médicament. Et bien que la production nationale ait connu un bond quantitatif allant de 255 millions de dollars en 2004 à 553 millions de dollars en 2009 (soit une augmentation de 52%), «il demeure des problèmes de disponibilité et d'approvisionnement», selon le Dr Hamou Hafed, directeur de la pharmacie au niveau du ministère de la Santé. Pour cela, les perspectives de 2011 sont de renforcer les capacités industrielles nationales et l'actualisation de la liste des produits à interdire à l'importation. Sur un autre plan, il a été préconisé selon ce même responsable d'informer en temps opportun de tout retard ou difficultés dans la commercialisation du médicament. Pour Mme Amina Hamoutène, Dg des laboratoires américains Pfizer Algérie, cette rencontre doit être sanctionnée par un nouveau cahier de charges qui s'appuiera sur l'éthique et renforcera la production nationale. Le représentant de Saïdal, entreprise qui a bénéficié du soutien de l'Etat avec une enveloppe de 17 milliards de dinars, estime que cette rencontre est une initiative louable pour jeter les bases d'une production pharmaceutique digne d'intérêt.