La rentrée scolaire s'annonce agitée. Tous les syndicats ayant pris part aux discussions avec la ministre du secteur semblent insatisfaits des résultats auxquelles celles-ci ont abouti. Car de toutes les revendications qui lui ont été soumises, la ministre de l'Education, Nouria Benghebrit, n'a répondu favorablement qu'à deux, laissant les autres en instance. Un autre report suscite l'inquiétude des partenaires sociaux, notamment la Fédération nationale des associations des parents d'élèves. Joint, hier, son président Hadj Bachir Dellalou estime qu'il faut tenir compte de l'intérêt de l'élève et de celui de l'enseignant et que le temps des promesses est bel et bien révolu. Il reconnaît que la satisfaction de certaines revendications n'est pas du ressort du ministère et appelle, à l'occasion, le Premier ministre à faire le nécessaire pour concrétiser les engagements pris par les deux précédents ministres de l'Education. « L'objectif de la Fédération est de stabiliser le secteur, instaurer le dialogue et éviter un mouvement de grève dans un secteur aussi sensible », affirme-t-il, ajoutant que les travailleurs de l'éducation veulent du concret. « C'est leur droit le plus absolu », plaide-t-il. La Fédération a tenu au cours de cette semaine une séance de travail avec la ministre au cours de laquelle les représentants de 25 wilayas ont soulevé 18 points, dont le règlement a été validé par les précédents ministres. « Nous avons les procès-verbaux de certaines approbations », précise Dellalou, tout en réitérant le soutien de son organisation à l'ensemble des enseignants. De son côté, le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Khaled Ahmed, estime qu'il faut rompre avec la protestation et favoriser le dialogue, d'autant que la ministre est certes « pédagogue » mais elle est « novice dans cette mission ». Il a, à cet effet, appelé les syndicats à la retenue, estimant qu'il faut lui laisser le temps nécessaire pour pouvoir régler les problèmes relevant de ses prérogatives. Pour ce même responsable, l'école algérienne a assez souffert suite aux grèves cycliques qui ont secoué le secteur durant huit longues années.