Photo : Mahdi I. Le nouveau Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi, organisme chargé entre autres de transformer l'épargne des travailleurs en actions, atteindra fin novembre 40.000 actionnaires avec des ressources de l'ordre de 8 millions de DA, a déclaré le DG du FSIE, M. Tessa dans une conférence, hier, au Forum d'El Moudjahid. Le patron du Fonds qui a rappelé les missions de ce nouvel organisme financier, le contexte de sa création, le travail de sensibilisation entamé auprès des travailleurs a estimé que des «pistes» peuvent être mises à profit par le FSIE pour dynamiser l'actionnariat. Ainsi, on peut déjà s'intéresser à l'option privatisation des entreprises en envisageant un mandat des travailleurs pour «prendre en charge les 10 % qui leur reviennent».Seconde idée que le FSIE pense piocher, l'octroi par l'Etat de dotations financières, sur les importantes liquidités que détiennent aujourd'hui nos banques. Le Fonds jouera, explique-t-on «une sorte de société de gestion financière» pour le compte de l'Etat une formule qui n'existe pas encore chez nous et pourrait ainsi «intervenir d'une façon plus dynamique dans la création de l'emploi durable», ajoute M. Tessa. Ce dernier a reconnu que, au vu de son jeune parcours de trois ans seulement, le FSIE a «fait du chemin» par rapport à l'expérience canadienne de laquelle il s'est inspirée. Le FSIE, pour rappel, a déjà eu à signer des ententes pour favoriser l'actionnariat des travailleurs avec la BADR et va en faire de même avec Arcelor Mittal où des discussions ont déjà pu tracer le chemin. D'ici la fin de l'année, on s'attend, au niveau du staff du FSIE à pouvoir «toucher 30 à 40 % des effectifs du complexe» d'autant plus que la période de turbulences (les grèves) qu'avait vécue cette entreprise semble dépassée. Le Fonds qui est d'essence syndicale, lancé sous l'égide de l'UGTA avec l'appui des pouvoirs publics, a visé depuis le lancement de l'actionnariat en juillet 2009, les secteurs dits cibles, c'est-à-dire là où «il y a un fort potentiel d'épargne et des niveaux de salaires qui le permettent», explique M. Tessa. LES BANQUES : UNE CIBLE DE CHOIX Les banques et assurances relèvent de cette catégorie. C'est un potentiel de 38.000 à 40.000 travailleurs qui peuvent intéresser les responsables du Fonds. La banque de développement rural dispose de 6300 travailleurs et de 300 agences. Le travail a été facilité avec l'adoption du système de retenue à la source. Le conseil d'administration de la banque a pour sa part stimulé la souscription en décidant l'octroi de six actions au profit de chaque travailleur à partir des ressources des œuvres sociales. Pour M. Tessa, le FSIE qui a été créé par la Loi de Finances de 2005 est «un nouvel outil de mobilisation de l'épargne des travailleurs au service de l'emploi». Il est un organisme de type financier telles les SICAV, sociétés à capital variable, gérant les placements collectifs des valeurs mobilières. Il est placé sous l'autorité de la Commission de surveillance de la Bourse (COSOB), ce qui offre des garanties solides aux épargnants. La loi oblige, par ailleurs, le FSIE à placer les 50 % de ses ressources au niveau des PME cette option n'est envisageable que lorsque le fonds aura atteint sa vitesse de croisière et le reste en bons de Trésor. M. Tessa a insisté sur les avantages de la souscription pour les travailleurs qui verront leur mise doubler, au bout de dix ans, tout en s'assurant des ressources complémentaires à leur départ à la retraite. Le Fonds continuera son travail de sensibilisation, de formation des agents, de mise en place des réseaux qui a toujours été sa priorité.