Lors de l'ouverture de l'année de formation des cadres de son département à Alger, le ministre des Affaires religieuses a relevé de nombreux « manquements » nécessitant d'être comblés dans le cadre d'une nouvelle politique qui aura pour souci majeur de hisser le niveau de tous les intervenants de son département, notamment les imams. Mohamed Aïssa a fait comprendre cette nécessité aux cadres venus assister à l'ouverture de cette année de formation. « Le texte législatif promulgué en 2008 a imposé des formations au profit des imams, de muezzins, des mourchidates, ainsi qu'à tous les encadreurs du secteur des affaires religieuses », a-t-il rappelé. « Aujourd'hui, nous disons qu'il faut renforcer davantage notre système de formation. Nous devons rechercher parmi nos cadres des compétences pour rejoindre la famille des formateurs ayant de l'expérience en termes d'orientation sociétale », a-t-il indiqué. Selon le ministre, il faudrait commencer par revoir les formations au niveau des mosquées. Cette année, il sera question d'instaurer des « mosquées d'application » au niveau de chaque daïra pour mener à bien les sections de formation destinée aux imams. Mohamed Aïssa a fait savoir qu'à compter de cette année, c'est le ministère qui choisira le lieu de la formation, puisque par le passé, certains imams préféraient leur lieu de résidence. Pour mieux expliquer sa démarche, le ministre a tenu à préciser que depuis quinze ans, le système de formation, actualisé maintes fois, avait pour but principal « d'immuniser » les mosquées algériennes contre les courants extrémistes. Aujourd'hui, confirme-t-il, « cette période est révolue et notre mosquée est bel et bien protégée contre toute pensée terroriste, extrémiste, grâce aux mécanismes mis en place par le ministère ». En dépit de cela, déplore le ministre, « certains jeunes qui fréquentent les mosquées s'adonnent toujours à la consommation de la drogue, rejoignent des groupes armés et font preuve d'incivisme en jetant des ordures dans des lieux publics et se montrent violents dans les stades ». « Un changement du discours religieux et une refonte du système de formation sont nécessaires », a-t-il martelé. L'objectif de la démarche est de rendre l'imam plus performant et plus influent dans son entourage. Le ministre a affirmé qu'il est également possible de réformer à travers une rénovation des structures de formation. Il a proposé, à cet effet, de baptiser les instituts de formation et de restaurer les vieux établissements. Vers la réforme du système d'éducation islamique Par ailleurs, Mohamed Aïssa a annoncé, officiellement, la réforme du système d'éducation islamique. Il a indiqué que, dorénavant, « la matière histoire sera enseignée dans les écoles coraniques à l'instar des écoles préscolaires publiques ou privées ». Pour ce faire, il a estimé que la révision du texte régissant la scolarité coranique doit d'être revue. Mohamed Aïssa ne compte pas s'arrêter là. Selon lui, « l'appel à la prière doit être imprégné des référents religieux et culturels de l'Algérie ». « Souvent, les muezzins ne fournissent pas beaucoup d'effort dans ce sens », a-t-il fait remarquer. Mohamed Aïssa a fait savoir que parmi ses priorités, figure la réalisation d'un institut national de formation des imams. Lancer des formations universitaires au profit des imams est un vœu qu'il souhaite concrétiser.