30% des produits alimentaires sont sujets à une détérioration très avancée en l'absence du respect des normes de conservation, selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) qui a consacré, hier, au niveau de son siège, une conférence de presse aux intoxications alimentaires. Elle a fait savoir dans ce contexte que 50.000 tonnes de produits avariés sont consommés annuellement, soit 1,5 kg par citoyen. Sur les 400 cas d'intoxication alimentaire enregistrés par an, 40% surviennent dans les restaurants universitaires, les fast-foods et lors des fêtes de mariage. « Les ministères du Commerce, de la Santé, de l'Intérieur et des Collectivités locales doivent se concerter pour renforcer et mieux organiser les opérations de contrôle au niveau du réseau de distribution et des appareils de production », estime le porte-parole de l'UGCCA, Hadj-Tahar Boulenouar. Il est nécessaire, selon lui, de revoir la réglementation pour sanctionner non seulement les responsables des restaurants à l'origine d'intoxications alimentaires, mais aussi les commerçants et les distributeurs. « Ce n'est pas la faute au restaurateur si la boîte de tomate qu'il utilise est périmée. Le commerçant et le distributeur ont leur part de responsabilité. C'est pour cette raison qu'il est important de revoir la réglementation », dit-il, déplorant que les projets de loi ces dernières années ne concernent pas, ou très peu, le commerçant et le consommateur. A propos des consommateurs, l'Apoce (Association de protection et d'orientation des consommateurs et de l'environnement) s'interroge sur le rôle des bureaux de contrôle au niveau des APC dans la protection de la santé des consommateurs. « Selon la loi, ces bureaux sont responsables de tout ce qui est commercialisé au niveau local. Quand il y a intoxication alimentaire, ce sont donc eux les premiers responsables », rappelle le président de l'Apoce, Mustapha Zebdi, en soulignant qu'ils devraient contrôler régulièrement les fast-foods pour rassurer les consommateurs. Les fast-foods sont absolument à éviter, selon lui, sauf s'ils affichent des certificats de conformité délivrés régulièrement par les bureaux de contrôle locaux. « Nous avons pris attache ces derniers jours avec l'Office national des œuvres universitaires afin de lui proposer un partenariat. Nous nous engageons dans, cet accord, à former les chefs cuisiniers. Mais l'Office n'a pas encore donné de réponse », confie-t-il, regrettant la fermeture sans raison, l'année dernière, des offices chargés de contrôler les aliments utilisés dans les restaurants universitaires.