Le Néerlandais Bert Koenders, 56 ans, quitte la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) qu'il dirige depuis le 17 avril 2013. Il a été nommé hier ministre des Affaires étrangères de son pays. « Sa Majesté le roi a, sur demande du Premier ministre, nommé Koenders ministre des Affaires étrangères », a annoncé le service de presse du gouvernement dans un communiqué. Il remplacera Frans Timmermans, nommé à la vice-présidence de la Commission européenne. L'Union africaine souhaite que son remplaçant soit un Africain. Quid des pourparlers entre Bamako et les six groupes armés du Nord qui ont signé fin juillet à Alger une feuille de route pour ramener la paix ? Géré par le numéro deux de la Minusma, Arnauld Akodjénou, ce dossier ne devrait pas pâtir du départ du Néerlandais même si le mandat de ce « diplomate chevronné au service de la paix et de la sécurité à travers le monde » en tant que représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Mali, était la mise sur les rails d'un processus politique qui préserverait la souveraineté, l'intégrité territoriale et la laïcité du pays. Mais, comme toujours, à la veille de la reprise de ce dialogue à Alger, les violences reprennent. « Chacun veut montrer ses muscles pour influencer les discussions », croient savoir certains analystes. Des combats ont opposé deux groupes armés touareg du Nord, jeudi à In Tillit, à 130 km au sud-ouest de Gao. Selon la Mission onusienne, les combats ont opposé le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA qui est impliqué dans les pourparlers avec le gouvernement malien,) et le Groupe d'autodéfense Imad et Alliés (le dernier-né des groupes armés du Nord qui revendique une place à la table des négociations). Un drone et des hélicoptères ont été déployés pour vérifier la situation sur le terrain précise la Minusma, sans donner un quelconque bilan de ces combats qui auraient commencé, selon le MNLA, quand neuf véhicules conduits par des militaires maliens, notamment les hommes du général Ag Gamou et accompagnés de membres du groupe Gavai, ont lancé des attaques sur ses positions. Cette attaque, qui aurait fait sept morts, « constitue une violation du cessez-le-feu du 23 mai 2014 », estime le MNLA. En visite à Gao, le général Didier Dacko, chef d'état-major adjoint de l'armée malienne, dément l'implication de l'armée et celle des hommes du général Ag Gamou « actuellement à Bamako ».