Donnée « affaiblie » sous les frappes de l'aviation de la coalition internationale en Irak et en Syrie, l'organisation terroriste Daech ne « désarme » pas. Dans un développement militaire sans précédent depuis le début de la guerre en Syrie, les terroristes de l'EILL ont fait voler hier trois avions « saisis » à l'armée syrienne, grâce à l'aide de pilotes de l'ex-armée irakienne, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). « L'EI dispose de trois avions, vraisemblablement de type MIG 21 et MIG 23, capables de voler. Ces appareils ont été pris sur les aéroports militaires syriens désormais sous le contrôle de l'EI dans les provinces d'Alep et de Raqa », ajoute l'ONG proche de l'opposition syrienne et des services secrets occidentaux. Cette affaire est d'autant plus bouleversante et inquiétante qu'elle intervient alors que des sources rapportées par des médias arabes, ont fait savoir que l'armée américaine, qui chapeaute la coalition contre Daech, est en train de former des pilotes de chasse, dont les candidats originaires de plusieurs pays du Moyen-Orient , destinés à « renforcer les capacités militaires de l'opposition » anti-al Assad. Dans le nord syrien, les combattants kurdes, aidés par les frappes des avions US et arabes, résistent toujours, un mois après le début de l'offensive de Daech sur la ville de Kobané, longeant la frontière turque. Ils seraient parvenus à reprendre quelques quartiers que les terroristes auraient abandonnés après l'intensification des frappes des avions de la coalition contre leurs positions. Une efficacité rendue possible grâce à une coordination entre les résistants kurdes et l'armée US dans la région. Le département d'Etat a confirmé jeudi que des responsables américains ont rencontré ces derniers jours des Syriens kurdes du Parti de l'union démocratique (PYD), la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Une démarche qui soulèverait l'ire de la Turquie. La porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki a néanmoins expliqué que Washington n'est « pas encore » au stade d'envisager d'armer et de former les milices kurdes. Sur le front irakien, les forces de sécurité locales, aidées par des frappes aériennes de la coalition, ont lancé, hier, une opération pour tenter de reprendre du terrain au nord de Tikrit, tombée entre les mains de Daech depuis plus de 4 mois.