Un plan stratégique national multisectoriel de lutte contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles (2014-2018) donnera « un nouvel élan » à la prévention en Algérie, a annoncé la sous-directrice de la prévention des MNT au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Dr Djamila Nadir a indiqué que la prévention, « parent pauvre » de la médecine, bénéficiera désormais de l'intérêt nécessaire et du projet du code de la santé, qui sera prochainement soumis au gouvernement ». Ce plan élaboré avec le soutien de l'Union européenne comporte 4 axes, 11 objectifs, 30 actions et 113 mesures. Il sera accompagné de quatre plans (suivi/évaluation, communication, développement de la recherche et financement). Son objectif est de renforcer les programmes relatifs à la promotion de l'alimentation saine et équilibrée, la lutte anti-tabac, l'encouragement de l'activité physique et la mise en place d'un cadre de coordination nationale. Le plan intervient suite à la hausse du taux de prévalence des maladies non transmissibles, dont la mortalité représente 58% contre 22,7% pour les maladies transmissibles. Ainsi, l'hypertension artérielle vient en tête de ces maladies suivie du diabète de type 2 avec 1.800.000 nouveaux cas par an et de différents types de cancers avec 110 cas/100.000 habitants. Les maladies respiratoires chroniques avec une incidence de 7,6%, dont plus de 3% pour l'asthme, figurent aussi dans ce classement. Le Dr Nadir a valorisé les efforts consentis par les autorités publiques pour alléger la charge des maladies non transmissibles, citant les facteurs de risque, en premier lieu, la consommation de tabac à fumer avec une moyenne journalière de 14,77 cigarettes. Elle a également cité le problème du surpoids chez les personnes âgées entre 35 et 70 ans, notamment chez les femmes. La sous-directrice de la prévention des MNT au ministère de la Santé a salué la politique de prévention et de lutte contre les maladies contagieuses adoptée par l'Algérie durant les années 1970. Elle a rappelé aussi l'importance « majeure » aux maladies non transmissibles pour juguler leur propagation et alléger le poids de leur prise en charge par le Trésor public. Afin de reconsidérer la prévention, la même responsable a cité trois types : la prévention primaire portant sur les moyens de diminuer l'incidence d'une maladie, la prévention secondaire dont le but est de déceler la maladie, à un stade précoce, et la prévention tertiaire qui désigne les moyens mis en place afin d'éviter les complications et les rechutes. Elle a, en outre, rappelé la création d'une commission nationale dans le cadre du plan stratégique national chargée de la coordination des actions interministérielles en vue d'assurer le succès de ce plan, sans omettre le rôle du citoyen et de la société civile. Le professeur Djamel-Eddine Nibouche, chef du service cardiologie au CHU Nafissa-Hamoud, a déploré, pour sa part, « l'absence de prévention primaire » dans la société et la négligence des facteurs de risque de ces maladies. Il a, en outre, salué la prise de conscience des autorités publiques de la gravité de la propagation des MNT et la mise en place du plan stratégique national. Il a annoncé, à cet effet, l'élaboration, en 2015, en collaboration avec l'OMS, d'une étude sur les indicateurs des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. Le spécialiste a mis en garde contre les effets néfastes du manque d'exercice physique, du stress, de la mauvaise hygiène de vie, outre les mariages consanguins, la hausse de l'espérance de vie et du nombre de personnes âgées atteintes des maladies cardiovasculaires et du diabète.