La revue du Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) fête son trentième anniversaire. Un long parcours, sans interruption aucune, et une riche expérience dans la recherche en économie, retracés à l'occasion de portes ouvertes organisées, depuis hier, au niveau du Centre, à l'Université de Bouzaréah. Un espace dédié à la communauté universitaire et à tous les utilisateurs où est instauré, pour la première fois, une tradition plus pédagogique que scientifique. Les responsables du Centre, qui regroupe une soixantaine de chercheurs permanents, dont sept directeurs de recherche permanents et dix maîtres de recherche chargés de cours, a, pour la première fois, invité les auteurs de travaux à animer des débats avec les invités. Selon le directeur de la recherche et président du conseil scientifique du Cread, Abderrahmane Abdou, il s'agit d'un rapprochement entre le chercheur et la communauté universitaire. « Nous tenterons à chaque publication trimestrielle de la revue de faire connaître l'auteur, ses motivations et ses objectifs », explique-t-il. C'est le vœu émis par ce chercheur qui rappelle les différentes étapes qui précèdent toute publication. Il signale qu'au Cread, dont les études ne sont qu'un éclairage pour aider à la prise de décision, les méthodes de travail différent des autres milieux professionnels. Ainsi, la rédaction d'un article nécessite une durée de temps allant de six mois à une année. Le travail est ensuite soumis à une évaluation interne et externe alors qu'un article scientifique nécessite entre trois et neuf mois. En outre, les chercheurs sont tenus de soumettre leur travail aux deux évaluations étant donné la rigueur scientifique imposée et la contribution de la revue dans d'autres recherches du fait qu'elle est indexée dans trois bases de données mondiales, dont Maghreb Index. De l'avis d'Abderrahmane Abdou, la rigueur est indiscutable du moment que les études touchent aussi bien le volet économique que social. « L'économie est le cœur de la revue. Nous traitons, à la périphérie, les thèmes liés à la démographie, les statistiques, la sociologie et la psychologie », précise-t-il, notant qu'il y a deux types de production, la revue thématique et la revue généraliste. Mais qu'en est-il de l'impact des travaux de recherche sur le terrain ? Le président du Cread relève que toute étude découle d'un rapport du commanditaire, soit le conseil scientifique ou la direction générale de la recherche scientifique. Il cite, à titre d'exemple, le travail accompli avec le groupe Sonelgaz. Par ailleurs, les résultats des études, effectuées par le Cread sur la jeunesse, la sécurité sociale, ont été exploités par les utilisateurs. « Nous essayons autant que possible de rapprocher notre expertise des besoins des utilisateurs. La revue est notre image. Elle est notre interface avec la société », a-t-il souligné, rappelant que la revue est utilisée par trois populations : les étudiants, les pouvoirs publics et les organismes internationaux. Pour le Cread, la recherche continue toujours. Il s'est fixé des objectifs et des priorités pour 2020. Ces dernières portent essentiellement sur les problèmes de la sécurité alimentaire et économique. Selon Abdou, la problématique de sécurité devient fondamentale. Il estime qu'il est temps d'ouvrir les champs de réflexion sur les modes de gouvernance, le développement humain, notamment les volets liés à l'emploi, le chômage et la jeunesse.