Le noyau de ce réseau a été identifié à la faveur d'une souricière tendue, au niveau du centre de TLS Contact, à un commerçant de pièces détachées et un chômeur. Le centre TLS gère seulement le côté technique des demandes de visa. La zone consulaire de Annaba inclut les wilayas de Mila, Constantine, Jijel, Skikda, Sétif, Guelma, El Tarf, Batna, Khenchela, Biskra, Souk-Ahras, Tébessa et Oum El Bouaghi, ce qui a encouragé les faussaires dont l'activité s'est étendue à ces régions. Ce coup de filet a été réalisé grâce à l'exploitation d'un renseignement parvenu à la section de recherches du Groupement territorial de la GN d'Annaba faisant état de la circulation de faux documents pour l'obtention de visa d'entrée en France au niveau de TLS Contact. Les investigations ont permis l'identification de la bande qui activait, depuis plusieurs semaines, au niveau d'Annaba et des wilayas limitrophes. Les enquêteurs ont pu saisir un lot de faux documents, lors d'une descente dans les bureaux de TLS Contact. La fouille des personnes qui procédaient au dépôt des dossiers a permis l'arrestation de B. B., âgé de 30 ans, qui était en possession d'un dossier administratif de demande de visa. L'analyse de ces documents a fait ressortir que la fiche familiale en langue française ainsi que l'affiliation à la Sécurité sociale étaient falsifiées. Ce dernier a reconnu s'être procuré ces documents auprès de L. B., résidant à El Bouni, en contrepartie de 7.000 DA, alors que son certificat de travail et sa fiche de paie ont été établis par un commerçant en pièces détachées. Le premier mis en cause (L. B.) a été arrêté à bord d'un véhicule de location. La fouille a permis de saisir un micro-ordinateur, un disque dur, un lot de documents dont des copies de passeports, des cartes d'identité et des permis de conduire. A son domicile, les enquêteurs ont découvert des attestations de travail, des fiches de paie, des titres de congé et des relevés bancaires scannés et falsifiés. La falsification concerne également la photocopie du passeport au niveau de la case réservée à la fonction du demandeur de visa. Les salaires portés sur les fiches de paie établies par les faussaires étaient gonflées pour être sûr de se voir accorder le visa. Ce réseau a suscité un grand intérêt, notamment auprès des jeunes qui n'ont pas eu la « chance d'obtenir un visa ». Présentés devant le procureur près le tribunal d'Annaba, les deux faussaires ont été écroués alors que le troisième mis en cause a été placé sous contrôle judiciaire.