Comment peut-on endiguer le phénomène de violence qui gangrène la société algérienne ? S'il est admis qu'il n'existe pas de recette miracle sauf à traiter à la racine les frustrations d'origine socio-économique servant de terreau à l'expression violente, la sensibilisation peut contribuer à la pacification des esprits belliqueux. Un exercice de sensibilisation n'est jamais superflu si, par exemple, il doit cibler la délinquance routière. L'incitation au respect du code de la route amènerait peut-être les chauffards à appuyer moins sur le champignon et épargner ainsi des vies humaines. L'excès de vitesse est responsable de près de 90% des accidents. La route fauche chaque semaine des dizaines de vies humaines. Il dépendra de la volonté des humains de réduire ces statistiques funestes en donnant un peu plus de considération aux règles du code de la conduite automobile. Elémentaire précaution s'il en est que d'aucuns ignorent superbement sur nos routes devenues meurtrières par l'ignorance et l'inconscience de leurs usagers. Dans la rue, les vols avec violence se sont répandus, instillant un sentiment d'insécurité dans la cité. La campagne de sensibilisation qui sera lancée aujourd'hui à partir de Ouargla ne sera donc pas de trop. Bien au contraire. Elle ciblera toutes les formes de violence : celle qui singularise les routes mais aussi la vie urbaine et les ménages. L'initiative a été prise lors d'un Conseil interministériel, tenu le 31 août dernier, sous la présidence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. C'est le ministère de la Communication qui est chargé de la mettre en œuvre. Cette campagne, qui se veut vaste, s'étalera sur quatre semaines. Elle s'est fixé comme objectif de promouvoir les comportements non violents à travers des messages destinés au grand public que relayeront les supports médiatiques de l'audiovisuel, les réseaux sociaux et l'affichage public. Des célébrités ont accepté que leur image soit exploitée et associée dans la promotion de cette campagne. C'est que la nécessité de faire prendre conscience aux gens que la lutte contre la violence peut être le fait banal d'une attitude quotidienne, est partagée par un grand nombre de personnes. Et les initiateurs de l'action ont volontairement axé sur le choc des messages pour susciter un impact significatif dans le public. « Cette campagne est une première en son genre, de par la nature et la force de son déploiement, mais aussi et surtout de par la forte adhésion de tous les ressorts de la société », lit-on dans un document du ministère de la Communication détaillant les actions à mener pour vulgariser le message. L'ensemble des médias publics et privés sont sollicités pour apporter leur concours dans cette entreprise qui mise sur l'esprit de solidarité de la collectivité contre un péril commun. Et faire rayonner le message sur l'ensemble du territoire national. Agissons ensemble contre la violence.