Un projet de motion demandant au gouvernement du président Mariano Rajoy de reconnaître l'Etat de Palestine est en cours de finalisation à Madrid. Il sera présenté, mardi prochain, au Congrès des députés, par Mme Trinidad Jimenez, ancienne ministre socialiste des Affaires étrangères et actuelle présidente du Groupe parlementaire de son parti. La démarche du PS de Pedro Sanchez part de sa « conviction que seule la coexistence de deux Etats pourrait favoriser la conclusion d'un accord de paix et de sécurité entre Israël et la Palestine ». D'un point de vue pratique, l'approche emprunte le sens inverse de la position défendue jusque-là par tous les gouvernements occidentaux, à savoir que « la reconnaissance de l'Etat de Palestine doit être le résultat des négociations entre les parties israélienne et palestinienne ». C'est cette même position commune aux 28 que García Margallo avait avancée le 23 octobre dernier devant le Sénat. Or, depuis que la haute représentante pour la politique étrangère de l'UE avait parlé à Ghaza de la « nécessaire création de l'Etat de Palestine », beaucoup de capitales européennes réfléchissent à suivre l'exemple suédois. Le ministre espagnol des Affaires étrangères avait affirmé que « l'Espagne reconnaîtra la Palestine quand nous aurons la conviction que cette initiative servira la paix ou que les négociations entre les Israéliens et les Palestiniens n'avancent pas ».