« Violence contre les femmes, j'en parle avant de ne pouvoir le faire » est l' intitulé de l'affiche réalisée par l'APC d'El Harrach. Des décès sont enregistrés parmi les femmes victimes de maltraitance. Il y a un projet de loi qui durcit les sanctions envers « l'époux coupable de violence contre son conjoint ayant entraîné une incapacité temporaire, un handicap permanent ou une amputation », a rappelé Soumia Salhi, présidente de la commission femmes de l'Union générale des travailleurs algériens. D'autres sanctions sont prévues en cas « d'abandon de l'épouse enceinte ou non » et « de pressions ou intimidations visant à priver l'épouse de ses biens ». « Toutefois, les poursuites seront abandonnées dans le cas où la victime décide de pardonner à son conjoint », a précisé Mme Salhi. Elle a affirmé, en outre, que « le nouveau projet prévoit la protection les femmes contre le harcèlement sexuel ». Des sanctions à l'encontre de l'auteur d'agression sexuelle contre une femme, qui peuvent être aggravées si le prévenu est un parent de la victime ou si celle-ci est mineure, handicapée ou enceinte, sont également prévues. Ce texte « apporte du nouveau dans la protection de la femme. Il s'agit de la sanction des auteurs de violences attentatoires à la dignité de la femme dans des lieux publics et de violence économique en obligeant l'épouse à donner son salaire ou ses biens à son époux ». Pour Soumia Salhi, « la relation entre les époux doit être basée sur le respect et non sur la soumission ». « Pour la seule année 2012, 261 femmes sont mortes suite à des violences et 297 autres ont été victimes de viol. Les mêmes statistiques attestent que 75 % des cas de violence sont dus à l'époux et 47 % cas de ces violences se déroulent au sein du domicile. Un lieu censé être un havre de paix et de sécurité », a indiqué Soumia Salhi. L'avocate Nadia Aït-Zai a mis en relief les amendements apportés au code de la famille et au code pénal et les projets de loi proposés par le ministère de la Justice. Elle a axé son intervention sur le Fonds de pension alimentaire pour mieux expliquer ce mécanisme qui « contribue à protéger la femme ayant la garde des enfants et non à inciter les femmes à divorcer ». Comme elle a salué l'intégration de la violence faite aux femmes dans la rue par le législateur ainsi que le viol par l'époux, désormais considéré comme un délit. Cette rencontre a débuté par la projection d'un film documentaire retraçant la vie d'une femme violentée par son époux. Elle relate, dans le détail, les coups qu'elle a recus, notamment à la tête faite à l'aide d'une barre de fer. Le réalisateur a donné la parole aux hommes pour évoquer la violence que subissent les femmes dans la rue, chez elles et au travail. Les avis étaient divergents. Comme quoi, un long travail reste à faire pour changer les mentalités.